Quatre jours après la fin de l’ultimatum lancé par la Cédéao aux putschistes au Niger, la situation reste tendue et le dialogue continue d’être privilégié comme solution pour résoudre la crise politique. Aujourd’hui, les chefs d’État de la Cédéao se réunissent en sommet extraordinaire à Abuja pour discuter de la situation au Niger.
La Cédéao considère l’option militaire comme la dernière option envisageable. Bien qu’elle ne l’abandonne pas complètement, elle préfère concentrer ses efforts sur la recherche de solutions pacifiques à travers le dialogue. Cependant, il n’y a pas d’unanimité au sein de la Cédéao concernant la crise nigérienne. Il existe une fracture entre les régimes militaires, tels que ceux du Mali, du Burkina Faso et du Niger, qui cherchent à former un front commun, et les régimes civils qui craignent la propagation des coups d’État et prônent une position ferme. Même au sein des régimes civils, il existe des divergences, entre ceux qui demandent le retour de Mohamed Bazoum au pouvoir et qui envisagent sérieusement l’option militaire, et ceux qui appellent à plus de dialogue et de réconciliation.
Le retour au pouvoir de Mohamed Bazoum reste une éventualité, mais cela devient de plus en plus complexe après deux semaines de crise. Même s’il était libéré par une intervention étrangère, il devra faire face à des questions de légitimité et devra réconcilier les Nigériens pour assurer une transition pacifique. Parallèlement, le pays fait face à la création d’un Conseil de résistance pour la République par un ancien chef rebelle, ce qui soulève des inquiétudes quant à l’utilisation de la force.
Les racines du mal au Niger sont multiples, allant de la dégradation de la situation sécuritaire à la mauvaise gouvernance économique et sociale. Cependant, il est important de se concentrer sur les solutions pacifiques et le dialogue pour sortir de cette crise. La Cédéao et d’autres acteurs régionaux doivent faire preuve de détermination pour trouver des solutions qui rassemblent tous les acteurs politiques et garantissent la stabilité et la démocratie au Niger.
La réunion extraordinaire de la Cédéao à Abuja est un pas important vers la résolution de la crise au Niger. Espérons que les dirigeants de la région parviendront à trouver un terrain d’entente et à mettre en place des mesures concrètes pour ramener la paix et la stabilité dans le pays. La situation au Niger est un rappel constant de l’importance de la démocratie et de la nécessité de prévenir les coups d’État et les crises politiques à travers une gouvernance solide et inclusive.