« La RDC et la Chine : des négociations opaques et des inquiétudes grandissantes autour d’un contrat minier et d’infrastructures »

La transparence dans les négociations entre la République démocratique du Congo (RDC) et la Chine pour un contrat d’exploitation des mines et de construction des infrastructures suscite des inquiétudes au sein de l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), un regroupement des organisations de la société civile chargées de surveiller et contrôler le processus budgétaire.

Ce contrat, signé en 2008 sous la présidence de Joseph Kabila, devait permettre à la RDC de recevoir 3 milliards de dollars en infrastructures en échange de l’exploitation des mines par des entreprises chinoises. Cependant, seulement moins d’un milliard a été investi dans les infrastructures, tandis que les entreprises chinoises ont encaissé plus de 10 milliards de dollars en exploitant les mines de cuivre et de cobalt dans le sud-est du pays. Le président Félix Tshisekedi a appelé à une renégociation de ce contrat pour un rééquilibrage des termes.

Malheureusement, selon l’ODEP, les négociations en cours entre les autorités congolaises et les entreprises chinoises se déroulent dans un silence absolu, laissant la société civile dans l’ignorance de ce qui se trame réellement. Florimond Muteba, le responsable de l’ODEP, déplore le fait que le processus se répète et craint un nouvel accord qui profiterait davantage à la Chine qu’à la RDC.

De plus, l’ODEP souligne que les responsables congolais impliqués dans ce contrat devraient être tenus pour responsables de leurs actions et faire l’objet de poursuites judiciaires. Selon Muteba, il est essentiel que le système judiciaire soit activé pour que ceux qui ont été liés à cette affaire rendent des comptes et assument les conséquences de leurs actes.

La transparence et la responsabilité dans les négociations autour de ce contrat sont donc des préoccupations majeures pour l’ODEP et la société civile congolaise. Il est primordial de veiller à ce que les intérêts du pays soient protégés et que les bénéfices de l’exploitation des ressources naturelles servent véritablement au développement des infrastructures et au bien-être de la population congolaise.