La corruption est un mal qui ronge la République Démocratique du Congo. Forte de cette triste réalité, la coalition de la société civile congolaise ‘Le Congo n’est pas à vendre’ (CNPAV), a organisé une conférence de presse le vendredi 02 juin dernier pour évoquer la question de la gestion des finances publiques. Les échanges ont porté sur plusieurs secteurs tels que le domaine des mines et hydrocarbures avec des personnalités telles que Sicomines, Dan Gertler, TFM, Primera, les élections, le train de vie des institutions, etc.
Les intervenants à la rencontre ont tous appelé à redoubler de vigilance afin d’éradiquer la corruption et les détournements de fonds qui minent l’économie du pays. Ils ont exhorté tous les acteurs à une surveillance accrue des finances publiques, surtout à l’aube des élections afin d’éviter les détournements d’argent qui marque déjà l’histoire électorale en République Démocratique du Congo.
Les cycles électoraux passés ont montré que l’année électorale était une aubaine pour les politiciens pour renflouer leurs poches afin de financer leurs campagnes électorales. Le financement du processus électoral constitue ainsi une ligne budgétaire dépassant le milliard de dollars. Ce qui rend nécessaire une attention particulière pour éviter les tripatouillages et les erreurs du passé.
Les cycles passés ont aussi été marqués par des flux financiers opaques, notamment dans le secteur extractif. Il en est ainsi de la disparition de plusieurs centaines de millions de dollars de la Gécamines entre 2016 et 2018 que l’IGF et la Banque Centrale n’ont pas réussi à retracer jusqu’à ce jour.
Plusieurs négociations stratégiques en cours pourraient générer des recettes sans précédent en un temps record. La RDC a ainsi demandé un total de 8 milliards de dollars dans le cadre des renégociations du contrat Sicomines. De même, au courant de la renégociation du contrat de Tenke Fungurume Mining, la partie congolaise a exigé 7 milliards de dollars auprès de son partenaire chinois CMOC.
Les membres de la CNPAV ont ainsi exigé la transparence à l’issue de ces diverses renégociations, afin que les retombées servent à améliorer les conditions de vie de la population, non celles des politiciens. Ainsi, la plateforme de la société civile continue de dénoncer toutes les faveurs illégales accordées aux dirigeants, alors que plus des deux tiers de la population vivent dans une pauvreté qui ne dit pas son nom.
Le combat contre la corruption doit être une lutte quotidienne et l’engagement de tous pour restaurer la confiance dans les institutions de la République Démocratique du Congo.