Sept mois avant la présidentielle sénégalaise, les députés ont voté samedi soir en faveur d’un texte qui ouvre la voie à la participation de Khalifa Sall et Karim Wade, deux figures de l’opposition. Le projet de loi modifie le code électoral afin de restaurer leur éligibilité. Cette décision, largement soutenue par 124 voix pour, 1 contre et 0 abstention, pourrait contribuer à apaiser les tensions politiques dans le pays.
En raison de leurs condamnations dans des affaires financières distinctes, Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, et Karim Wade, héritier politique de l’ex-président Abdoulaye Wade, s’étaient vu interdire de se présenter à l’élection présidentielle de 2019. Toutefois, grâce à cette réforme du code électoral, ils pourront désormais se lancer dans la course à la présidentielle de février 2024.
Le Sénégal, traditionnellement enclin à la stabilité dans une région marquée par l’instabilité, a fait face à des périodes de contestation violente ces dernières années. Les tensions politiques se sont notamment intensifiées en 2021 lors du bras de fer entre l’opposant Ousmane Sonko et le pouvoir en place. De plus, les spéculations sur une éventuelle candidature du président sortant Macky Sall pour un troisième mandat ont également contribué aux troubles.
L’adoption de ce projet de loi offre ainsi une opportunité de réconciliation et de consolidation de la démocratie au Sénégal. La restauration de l’éligibilité de Khalifa Sall et Karim Wade permettra une compétition électorale plus équitable et donnera aux électeurs une plus large gamme de choix lors de la prochaine élection présidentielle.
Il sera intéressant de suivre l’évolution de la situation politique dans les mois à venir, alors que les différents acteurs se préparent pour une campagne électorale qui s’annonce déjà passionnante. La décision d’inclure Khalifa Sall et Karim Wade dans la course à la présidentielle pourrait avoir un impact significatif sur le paysage politique sénégalais et permettre des débats plus ouverts et inclusifs. Reste à voir quelles seront les réactions des autres candidats et des électeurs face à cette nouvelle donne.