Le directeur national des renseignements généraux de la PNC témoigne lors du procès Mwangachuchu au sujet de la sécurisation de la mine SMB

Le procès Mwangachuchu qui se tient à la Haute cour militaire de Kinshasa connaît une nouvelle avancée : le directeur national des renseignements généraux de la PNC, Vital Umiya Awashango, a comparu en qualité de renseignant. Il a été questionné sur la sécurisation de la mine de la Société Bisunzu Mining (SMB), objet des poursuites contre Edouard Mwangachuchu, député national, qui est soupçonné d’entretenir des liens avec les rebelles du M23. D’autres responsables de la police vont également comparaître comme renseignants lors des audiences à venir.

Au cours de son audition, Awashango a expliqué les conditions de recrutement des différentes unités de police dans la région de Nord-Kivu, à sa prise de fonction tout juste après la défaite des rebelles du M23 en 2012. Face à une question de la Cour sur la présence des éléments du M23 dans la police, il a répondu que, dans un premier temps, tous les gens qu’ils ont trouvés ont été recrutés et que le contrôle a été effectué par la suite. Cependant, il n’y avait pas de CNDP, tout le monde était de la police nationale.

Le commissaire principal, Robert Mushamalirwa, chef d’unité qui assurait en son temps la sécurité de la SMB, était également présent lors de l’audience pour répondre aux interrogations de la Cour. Il a donné des détails concernant l’effectif de l’unité qui était constitué de 80 hommes, chiffre très supérieur à ce qu’avait avancé l’ancien chef de la police au Nord-Kivu. Les policiers bénéficiaient de 90 USD chacun, mais la SMB ne versait pas de fonds au commissariat provincial de la PNC à titre de récompense, a précisé Awashango.

Les audiences continuent avec la comparution comme renseignants d’autres responsables de la police et la prochaine se tiendra le 9 juin. Les poursuites contre Edouard Mwangachuchu sont multiples et concernent notamment la trahison, la participation à un mouvement insurrectionnel, l’espionnage et la détention illégale d’armes de guerre. Les armes ont été retrouvées dans les locaux de sa société SMB à Masisi et dans sa résidence à Kinshasa.

Ce procès constitue une étape importante pour la justice militaire congolaise, qui cherche à démontrer sa capacité à punir les auteurs de crimes contre l’Etat et à rétablir la paix et la sécurité dans la région du Nord-Kivu.