Le limogeage de Najla Bouden, Première ministre tunisienne, par le président Kaïs Saïed a fait les gros titres cette semaine. Cette décision, apparemment motivée par la gestion de la pénurie de pain dans les boulangeries subventionnées en Tunisie, a suscité de nombreuses interrogations et critiques.
Selon plusieurs sources, le président Saïed aurait exprimé son mécontentement face à la gestion de la crise de la pénurie de pain, attribuant cette situation à un manque d’approvisionnement en céréales. La Tunisie, endettée pour 80% de son PIB, aurait des difficultés à obtenir des crédits de la part de ses fournisseurs, ce qui aurait entraîné une insuffisance d’approvisionnement en produits de base, dont la farine.
Cette crise de la pénurie de pain, qui prend des proportions alarmantes en Tunisie, est le reflet des difficultés économiques et sociales auxquelles le pays est confronté depuis de nombreuses années. L’État tunisien joue un rôle central dans l’approvisionnement et la distribution de produits de base subventionnés, tels que la farine, l’huile, le sucre et le lait. Cependant, cette situation s’avère de plus en plus difficile à gérer, notamment en raison de la détérioration de la situation économique du pays.
Le limogeage de Najla Bouden soulève toutefois des questions quant à la manière dont le gouvernement tunisien fonctionne. Selon certains observateurs, il semblerait que tous les membres du gouvernement soient désormais des « fusibles », susceptibles d’être remplacés à tout moment. Cette tendance, associée à l’absence d’explications claires concernant les décisions de limogeage, alimente un climat d’incertitude et d’instabilité politique en Tunisie.
Le remplacement de Najla Bouden par Ahmed Hachani, un juriste peu connu du public tunisien, soulève également des questions quant à la nature politique du gouvernement. Certains estiment que le président Saïed cherche à asseoir son pouvoir en nommant des personnalités sans affiliations politiques claires, afin de garder le contrôle sur toutes les décisions importantes.
Cette situation met en évidence les défis auxquels la Tunisie est confrontée en termes de gouvernance politique et économique. Il est essentiel pour le pays de trouver des solutions durables afin de faire face aux problèmes structurels qui entravent son développement. Une gestion efficace de la crise de la pénurie de pain, ainsi qu’une réflexion approfondie sur les réformes économiques et politiques nécessaires, sont des étapes cruciales pour assurer un avenir meilleur pour la Tunisie et ses citoyens.