Les élections en RDC menacées par l’absence de consensus selon le groupe parlementaire de l’opposition

Le Front Commun pour le Congo (FCC) continue de tenir bon quant à sa décision de ne pas participer aux prochaines élections en République Démocratique du Congo (RDC) si des conditions consensuelles ne sont pas réunies. Dans une communication récemment publiée, le groupe parlementaire de l’opposition a réitéré sa position selon laquelle il ne participera pas aux scrutins prévus pour décembre 2023 sans une commission électorale nationale indépendante (CENI) comportant des délégués désignés par leurs composants.

Toutefois, la CENI a déjà rassuré sur le respect du délai constitutionnel, signe que l’opposition, la société civile et la majorité ne parlent pas le même langage à la veille des élections. Le FCC a également critiqué la Cour constitutionnelle, qualifiée de « non inféodée », dont les membres sont désignés conformément à la constitution et aux lois en vigueur. Le parti politique conteste également la loi électorale, estimant qu’elle ne garantit pas la transparence et l’égalité des chances pour tous les compétiteurs.

L’enrôlement des électeurs, qui a abouti à un projet de loi sur la répartition des sièges à l’assemblée nationale, n’a pas été exempt de critique de la part du FCC. Ils notent que cela s’est fait dans un contexte de fraude, d’amateurisme et l’absence criante d’un audit externe crédible le rendant non fiable. Selon eux, la cartographie électorale, la distribution des kits d’enrôlement, se sont réalisés sans tenir compte de la démographie et de la superficie des circonscriptions électorales de sorte que les circonscriptions sous-peuplées se sont vu augmenter de kits et par conséquent, du nombre des sièges.

La qualité des cartes d’électeurs est également mise en doute par le FCC, considérant qu’elles s’effacent au bout d’un temps et deviennent inutilisables. Tout ceci démontre, selon le groupe parlementaire de l’opposition, le caractère peu fiable du processus électoral, ce qui présage de futures élections chaotiques et frauduleuses.

La RDC est à un tournant décisif de son histoire avec une situation politique fragilisée. La crise électorale pourrait plonger le pays dans une tourmente sans précédent si le FCC ne se décide pas à participer aux élections, comme cela s’était déjà produit en 2018. La paix dans la région des Grands Lacs pourrait également être menacée. La RDC et ses partenaires ont donc besoin de rester vigilants pour garantir un processus électoral apaisé et transparent.