« Tensions pré-électorales en RDC : Risque-t-on la coupure d’accès à internet et aux réseaux sociaux ? »

La République démocratique du Congo (RDC) traverse actuellement une période de tension politique, à l’approche des élections générales prévues en décembre 2023. Le processus électoral, considéré comme chaotique par une partie de l’opposition congolaise, suscite des manifestations et des réactions tant au niveau national qu’international.

Une coalition d’opposition, composée d’Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, ECiDé de Martin Fayulu, LGD de Matata Ponyo et Envol de Delly Sesanga, a organisé une première manifestation le 20 mai dernier, qui a été réprimée par les forces de l’ordre. Les vidéos montrant l’usage disproportionné de la force contre les manifestants pacifiques, y compris un mineur, ont suscité l’indignation sur les réseaux sociaux.

Sur son compte Twitter, l’ancien coordonnateur du Mécanisme National de Suivi de l’Accord-cadre d’Addis Ababa, nouvellement nommé ambassadeur itinérant du Président Félix Tshisekedi, a réfléchi à la possibilité de restreindre l’accès aux réseaux sociaux au nom de la sécurité nationale. Cette approche, bien qu’elle soit déjà appliquée dans d’autres pays, est loin de faire l’unanimité, surtout en République démocratique du Congo.

Le pays avait déjà connu des restrictions d’accès à Internet sous l’ancien président Joseph Kabila, qui avait ordonné la coupure de l’accès internet et des SMS à plusieurs reprises, notamment après les élections générales de décembre 2018.

Les conséquences de telles restrictions d’accès à Internet sont immenses, car l’internet et les réseaux sociaux constituent un moyen pour les citoyens congolais de communiquer, d’informer et de s’exprimer. Les autorités congolaises doivent donc chercher des moyens de garantir la sécurité nationale sans porter atteinte à la liberté d’expression et aux droits de l’homme.

Le développement d’une infrastructure solide pour garantir un accès à Internet fiable et sécurisé à tous les Congolais, plutôt que sa restriction, pourrait être un pas dans la bonne direction. En effet, l’accès à une information de qualité peut contribuer à renforcer la transparence et la redevabilité au sein du gouvernement et de la société congolaise dans son ensemble.

Les autorités congolaises doivent donc impérativement travailler à garantir la sécurité nationale sans restreindre l’accès à Internet et aux réseaux sociaux, car cela pourrait être perçu comme une atteinte aux libertés fondamentales des citoyens.