Titre : Les réactions contrastées en Guinée suite à la position de la junte au Niger
Introduction :
La junte guinéenne, dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya, a récemment exprimé son soutien à son homologue nigérien suite à la prise de pouvoir du 26 juillet dernier. Cette prise de position du Comité National pour le Rassemblement et le Développement (CNRD), organe dirigeant de la junte en Guinée, a suscité des réactions contrastées dans le pays. Certains soutiennent cette position, y voyant une affirmation de la souveraineté guinéenne, tandis que d’autres la critiquent, arguant que la junte n’a pas légitimité pour engager le peuple guinéen dans des confrontations avec les institutions régionales.
Le soutien au Niger et l’affirmation de la souveraineté guinéenne :
Certains acteurs politiques guinéens ont salué la position du CNRD en faveur de la junte nigérienne. Ansoumane Fofana, président du Parti républicain pour le renouveau, considère que cette prise de position confirme la souveraineté de la Guinée et démontre une politique étrangère neutre et basée sur le panafricanisme. Il met en garde la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) en lui indiquant que toute intervention au Niger serait considérée comme un acte de guerre ou une provocation.
Critiques et mise en doute de la légitimité de la junte guinéenne :
En revanche, certains membres de l’opposition guinéenne, tels que Cellou Baldé de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et de l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (Anad), estiment que la junte n’a pas la légitimité pour entraîner la Guinée dans des confrontations avec les institutions régionales. Ils rappellent que la junte a souscrit à un agenda de transition politique de 24 mois pour le retour à l’ordre constitutionnel, et que toute tentative de confisquer le pouvoir ou de ne pas respecter les délais serait une atteinte à cet accord.
Une possible volonté de création d’un syndicat au sein de la Cédéao :
Certaines voix, comme celle de Cellou Baldé, avancent l’idée que les juntas de Guinée, du Burkina Faso, du Mali et du Niger cherchent à créer un syndicat au sein de la Cédéao, ce qui constituerait un précédent dangereux pour la démocratie et l’État de droit. Cette hypothèse soulève des inquiétudes quant à l’évolution politique de la région et à la consolidation des pouvoirs militaires.
Conclusion :
La prise de position de la junte guinéenne en soutien à son homologue nigérien a provoqué des réactions contrastées en Guinée. Si certains voient en cela une affirmation de la souveraineté du pays, d’autres remettent en question la légitimité de la junte à engager le peuple guinéen dans des confrontations régionales. De plus, des préoccupations ont été soulevées quant à une possible volonté de créer un syndicat au sein de la Cédéao par les juntas de la région. Ces événements soulignent l’importance de suivre de près la situation politique en Afrique de l’Ouest et ses implications régionales.