Titre : Le limogeage de la Première ministre tunisienne Najla Bouden : une décision aux multiples enjeux
Introduction :
Dans une décision surprenante, le président tunisien Kaïs Saïed a mis fin aux fonctions de la Première ministre Najla Bouden. Cette décision intervient dans un contexte de crise du pain qui sévit dans le pays et de désaccords politiques entre la présidence et le gouvernement. Le limogeage de Najla Bouden ouvre la voie à une nouvelle nomination, avec Ahmed Hachani, un juriste relativement inconnu du grand public, qui lui succède. Cette décision soulève de nombreuses interrogations quant aux motivations du président et aux répercussions sur la situation politique en Tunisie.
Les raisons du limogeage :
Bien que le communiqué de la présidence tunisienne ne donne pas d’explication précise sur le limogeage de Najla Bouden, il semble que la crise du pain ait joué un rôle majeur dans cette décision. En effet, la Tunisie fait face à une pénurie de pain subventionné, ce qui a provoqué des tensions au sein de la population. Les désaccords entre le président Saïed et la Première ministre sur la politique à adopter pour résoudre cette crise ont été l’une des raisons évoquées.
Le profil du nouveau Premier ministre :
Le remplacement de Najla Bouden par Ahmed Hachani, un juriste relativement inconnu du grand public, suscite des interrogations sur ses compétences et ses positions politiques. Ses posts sur les réseaux sociaux montrent une inclination pour un régime de monarchie constitutionnelle et une loyauté envers un club de football local. Son profil Facebook révèle également des liens familiaux avec une affaire politiquement sensible : son père a été condamné à mort dans le complot contre l’ancien président Habib Bourguiba. Ces éléments soulèvent des questions sur les orientations politiques et la neutralité d’Ahmed Hachani.
Les conséquences politiques :
Le limogeage de Najla Bouden et la nomination d’Ahmed Hachani soulèvent des préoccupations sur la concentration du pouvoir entre les mains du président Saïed. Depuis son coup de force en 2021, Saïed gouverne par décret et a réduit les pouvoirs du Parlement. Cette décision renforce cette tendance présidentialiste et restreint davantage les pouvoirs du gouvernement. De plus, le nouveau Premier ministre n’aura pas besoin du vote de confiance du Parlement, ce qui soulève des questions sur la légitimité et la représentativité de ce gouvernement.
Conclusion :
Le limogeage de la Première ministre tunisienne Najla Bouden par le président Kaïs Saïed dans un contexte de crise du pain et de désaccords politiques a des ramifications importantes pour la situation politique en Tunisie. La nomination d’Ahmed Hachani, un juriste relativement inconnu, soulève des interrogations sur ses compétences et ses affiliations politiques. Cette décision renforce la concentration du pouvoir entre les mains du président Saïed et limite les pouvoirs du gouvernement. L’avenir politique de la Tunisie reste incertain alors que le pays traverse une crise économique et sociale importante.