« Etat de siège en RDC : les critiques fusent et la sécurité reste précaire »

L’état de siège est déployé depuis plus de deux ans dans les provinces du Nord-Kivu et de l’lturi en République Démocratique du Congo. Il avait pour objectif de régler les problèmes sécuritaires dans cette région, confrontée à des défis importants en termes d’insécurité.

Cependant, les critiques fusent de la part de la population quant à la pertinence de cette mesure. En effet, l’insécurité continue de grimper à un rythme alarmant avec la recrudescence de la guerre du M23, la persistance du terrorisme ADF ainsi que d’autres troubles relatifs à la croissance des groupes d’autodéfense.

L’église catholique, pour sa part, a pris la parole à travers son évêque Mgr Willy Ngumbi, qui a rappelé au cours d’un point de presse organisé à Goma à l’occasion de l’arrivée de l’envoyé du Pape, Luis Antonio Tagle, sa préoccupation quant à l’état de siège et a exprimé son souhait de voir l’état de siège évalué avec pour but éventuel de le lever. Pour l’église catholique, rien n’a changé sur le plan sécuritaire, et l’état de siège ne parvient pas à remplir sa mission.

L’actualité récente semble donner raison à cette analyse, avec une nouvelle attaque à Museya dans laquelle neuf civils ont été tués, un blessé et plusieurs kidnappés. Dans le même temps, des combats ont été signalés dans le territoire de Rutshuru entre les groupes d’autodéfense et le M23, et l’armée congolaise a appelé à la vigilance face au renforcement des terroristes du M23 par des militaires rwandais en formation à Chanzu et au Rwanda.

Face à cette situation, la levée de l’état de siège ne semble pas être une solution à envisager à court terme, d’autant plus que les mesures se succèdent pour tenter de rétablir la sécurité dans la région. Les autorités congolaises devront donc redoubler d’efforts pour apporter une réponse adéquate à la crise sécuritaire que traverse la région.