Titre : Les candidatures aux élections législatives en RDC : une affaire de famille
Introduction :
La République démocratique du Congo se prépare à tenir son nouveau cycle électoral en décembre prochain. Alors que la Commission électorale nationale indépendante a clôturé la réception des candidatures, il est intéressant d’observer que certaines pratiques traditionnelles persistent dans le pays, notamment en ce qui concerne la nomination des suppléants. En effet, de nombreux candidats choisissent de favoriser leurs membres de famille au détriment des membres de leurs formations politiques. Cette tendance soulève des questions sur la démocratie et la représentativité des élus. Focus sur cette affaire de famille qui se joue sur la scène politique congolaise.
Des candidats qui ne peuvent se passer de leurs proches :
Dans la course aux élections législatives en RDC, la tradition familiale est bien ancrée. Malgré les critiques et les appels à plus de transparence, de nombreux candidats choisissent de nommer des membres de leur famille comme premiers suppléants. Cette pratique est soutenue par la loi électorale congolaise, qui prévoit que le suppléant remplace le député en cas de décès, de démission, d’empêchement définitif, de condamnation pénale définitive ou d’incompatibilité. Cependant, son utilisation excessive soulève des interrogations sur la représentativité des élus et l’égalité des chances au sein de la classe politique congolaise.
Des exemples choquants :
Parmi les exemples les plus marquants, on observe la nomination des membres de la famille Mboso dans la circonscription de Kwango. Le speaker de l’assemblée nationale, âgé de 81 ans, est candidat député national pour la quatrième fois. Son fils, Nicolas Mboso, est son premier suppléant. Une situation similaire se produit avec l’ancien premier ministre Adolphe Muzito, qui nomme sa fille Muzito Randall comme sa potentielle remplaçante au parlement congolais. On constate également le cas de la députée Colette Tshomba, qui choisit sa fille de 25 ans, Awa Eva Tshomba, comme suppléante.
Les conséquences sur la démocratie et la représentativité :
Cette affaire de famille dans les candidatures aux élections législatives en RDC soulève des questions sur la démocratie et la représentativité des élus. En favorisant leurs membres de famille, les candidats privilégient leurs intérêts personnels et familiaux plutôt que ceux de leurs formations politiques et de la population qu’ils sont censés représenter. Cette pratique renforce le clientélisme et le népotisme, qui sont des fléaux pour la démocratie et l’équité politique. Il est essentiel de questionner ces pratiques et de promouvoir une plus grande transparence et une plus grande diversité dans les candidatures aux élections législatives en RDC.
Conclusion :
L’affaire de famille qui entoure les candidatures aux élections législatives en RDC met en lumière les pratiques persistantes de favoritisme et de népotisme au sein de la classe politique congolaise. En privilégiant leurs membres de famille comme suppléants, les candidats compromettent la démocratie et la représentativité des élus. Il est nécessaire de mettre en place des réformes pour promouvoir une plus grande transparence et une plus grande diversité dans les candidatures aux élections législatives, afin de garantir une véritable démocratie et une véritable représentativité au sein du parlement congolais.