« Les élections législatives en RDC : quand le népotisme s’invite dans la politique »

La République démocratique du Congo se prépare pour son prochain cycle électoral qui aura lieu en décembre. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a fermé la période de réception des candidatures pour les législatives nationales, avec plus de 20 000 candidatures reçues. Cependant, ces chiffres sont sujets à interrogations, car certaines grandes forces politiques ont boycotté le processus électoral.

Malgré ces doutes, le processus électoral est en marche. Il est intéressant de constater une tradition persistante en RDC, celle de placer des membres de la famille en tant que suppléants des candidats. Cela est soutenu par l’article 116 de la loi électorale qui stipule que le suppléant peut remplacer le député en cas de décès, de démission ou d’autres obstacles.

Mais cette tradition va parfois au-delà des liens familiaux. Certains candidats préfèrent aligner leurs membres de famille proches plutôt que les membres de leur propre formation politique, afin de préserver les avantages accordés aux députés dans un cercle familial restreint. On observe donc une situation où les intérêts personnels l’emportent sur les aspirations politiques.

Par exemple, dans la circonscription de Kwango, le président de l’assemblée nationale, âgé de 81 ans, se présente pour la quatrième fois. Et pour assurer sa succession politique, il a désigné son fils comme premier suppléant. Dans d’autres cas, des candidats alignent leurs propres enfants ou d’autres membres de leur famille proche.

Cependant, il est intéressant de noter que certains candidats, qui prônaient le non-alignement des membres de la famille lors des élections, ont également succombé à cette pratique. C’est le cas du candidat Delly Sesanga, qui avait précédemment critiqué le népotisme en politique, mais qui a fini par aligner deux membres de sa propre famille en tant que suppléants.

Il est important de souligner que cette pratique risque de transformer la République en une sorte de monarchie familiale, contredisant ainsi les principes démocratiques et la volonté de promouvoir la méritocratie en politique.

En conclusion, la tradition d’aligner des membres de la famille en tant que suppléants lors des élections législatives en RDC persiste, même si elle est critiquée par certains. Cette pratique suscite des interrogations sur la promotion du clientélisme et du népotisme en politique. Il est essentiel de veiller à ce que les élections se déroulent de manière démocratique et transparente, en donnant à chaque candidat une chance égale de se présenter et de défendre ses idées, indépendamment de ses liens familiaux.