« Sécurité en RDC : Sommet extraordinaire de la Communauté de l’Afrique de l’Est met la pression sur les groupes armés »

Sommet extraordinaire de la Communauté de l’Afrique de l’Est : la sécurité de l’Est de la République Démocratique du Congo en ligne de mire

Les chefs d’Etat de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) ont tenu un sommet extraordinaire à Bujumbura, au Burundi, le 31 mai 2023 pour discuter de la situation sécuritaire en RDC. À la suite de ce sommet, ces dirigeants ont fermement condamné les violations incessantes du cessez-le-feu décrété à Luanda et Nairobi et ont ordonné à leur force régionale de prendre des mesures pour arrêter leur reprise.

Les pays membres de l’EAC ont ordonné à leur force régionale de sauvegarder et maintenir les zones vidées par les terroristes du M23 et autres groupes armés, et de soutenir le retrait ordonné du M23 et d’autres groupes armés des zones occupées restantes. La force a également été enjointe de protéger les civils et de soutenir le retour des personnes déplacées à l’intérieur dans les zones évacuées par les groupes armés. Les chefs d’Etat de l’EAC ont salué l’observation d’une accalmie depuis quelques semaines sur les différentes lignes de front, attribuée au déploiement de tous les pays fournisseurs de troupes dans leurs zones d’opérations respectives.

Cependant, le gouvernement congolais et son armée, les FARDC, contestent ce point de vue de l’EAC. Le vice-premier ministre, ministre de la Défense Jean-Pierre Bemba a dénoncé la venue des troupes rwandaises (RDF) en appui aux terroristes du M23 qui préparent des hostilités contre les FARDC. Le porte-parole de l’armée congolaise, le général-major Sylvain Ekenge, a également dénoncé l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23, qui tentent de réoccuper leurs anciennes positions à Kibumba et Rugari, dans le secteur sous contrôle de la Force de l’EAC, dans le but d’attaquer la ville de Goma et d’accentuer la crise humanitaire et l’insécurité.

La situation est alors au summum de la tension entre le Rwanda et la RDC. Le gouvernement congolais appelle alors la Communauté nationale et internationale, la MONUSCO, les différents Mécanismes de vérification et la Force Régionale de l’EAC à être témoins et à faire pression sur les terroristes RDF/M23, pour qu’ils respectent les accords et engagements de Nairobi et de Luanda.

La crise sécuritaire inhabituelle dans la région de l’Est de la République Démocratique du Congo demeure ainsi très préoccupante et reste à suivre de près.