Trafic d’armes en RDC : Audience foraine en cours contre des officiers des FARDC et complices

En ce mercredi 26 juillet 2023, une audience foraine a débuté en République Démocratique du Congo (RDC) pour près de 20 prévenus, dont des officiers des Forces Armées de la RDC (FARDC). Les charges contre eux incluent notamment le trafic d’armes, la violation des consignes et la collaboration avec des groupes armés.

La cour militaire, installée à Bunia, a entamé la procédure d’identification et d’instruction des dossiers dès le premier jour de l’audience. Parmi les prévenus se trouvent 7 officiers de l’armée, principalement des colonels, ainsi que 4 policiers et 6 civils. Notons que parmi eux, la seule femme est Neema Budju, cheffe du quartier Bakongolo à Bunia, qui est accusée de diriger un réseau d’achat et de vente d’armes.

Le trafic d’armes impliquant des militaires des FARDC est devenu une préoccupation croissante en Ituri, malgré les condamnations et les radiations récentes. Au moins 7 officiers de l’armée sont accusés d’avoir vendu 12 armes de type AK-47 et 9 PKM au groupe rebelle ADF et aux miliciens de « Chini ya Tuna » opérant dans le territoire d’Irumu. Certains d’entre eux sont également accusés d’avoir déployé des éléments dans des sites miniers à Bandengaido, en violation de leurs règlements, au mois de janvier 2023.

Les commandants de la police et du commissariat PCR de Mongbwalu sont également impliqués dans l’affaire du trafic d’armes. Ils auraient rencontré de leur propre initiative un commandant de la milice Zaïre à Pluto le 24 mars 2023, ce qui constitue une infraction qualifiée de « violation des consignes ».

Parmi les autres prévenus, Bedy Nakiri Jacques, une recrue de la police, devra justifier la perte d’une arme, tandis que son collègue Atiaboli Amboko, brigadier en chef, est accusé d’avoir rejoint le mouvement insurrectionnel Zaïre en tant que « ravitailleur ».

Lors du prononcé du jugement, tous les prévenus reconnus coupables verront leur statut changer, passant de « prévenu » à « condamné », avec éventuellement des radiations de l’armée pour les prévenus militaires. Ils bénéficieront cependant de tous les moyens pour se défendre devant la justice.

Il convient de rappeler qu’en mai 2022, huit militaires des FARDC, dont quatre officiers et trois civils, ont été condamnés à la peine de mort par la cour militaire pour vente de munitions aux groupes armés. Les militaires condamnés ont été radiés de l’armée.

La lutte contre le trafic d’armes et la collaboration avec les groupes armés reste un défi majeur en RDC. Les autorités doivent continuer à poursuivre et à sanctionner les responsables pour préserver la sécurité et l’intégrité du pays.