Les tensions sont à leur comble en République Démocratique du Congo (RDC) à l’approche des élections. L’opposition, qui réclame la requalification du processus électoral, boude les plénières sur la loi de répartition des sièges. Pendant ce temps, les élus de la majorité ont d’ores et déjà déclaré recevable le projet de loi portant répartition des sièges. Les députés ont notamment discuté de l’inadéquation entre le nombre d’électeurs inscrits et le nombre de sièges attribués dans chaque circonscription électorale à travers le pays. Les revendications de l’opposition seront-elles entendues ? La Commission Politique, administrative et juridique (PAJ) a 48 heures pour toilettage et approfondissement du texte.
L’opposition dénonce un fichier électoral « corrompu et faux ». Elle réclame la mise en place d’une CENI (Commission électorale nationale indépendante) réellement indépendante ainsi qu’un audit du fichier électoral par une structure internationale réputée. Pour les députés de l’opposition dirigée par Denis Kadima, la CENI prépare la fraude électorale en faveur du président Tshisekedi.
Quant au ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi, il défend le projet de loi devant la représentation nationale. Il précise que le nombre de sièges à pourvoir par circonscription est obtenu en divisant le nombre total d’électeurs enrôlés par le nombre de sièges à pourvoir. Il ajoute que « un siège est attribué à toute circonscription électorale qui aurait un nombre inférieur au quotient électoral. Si le nombre total de sièges ainsi attribué est inférieur au nombre de sièges de la province, un siège supplémentaire est attribué à chaque circonscription qui a la décimale la plus élevée au regard du nombre de sièges obtenu jusqu’à l’obtention total du nombre de sièges de la province ».
La tension politique n’est pas le seul sujet sensible en RDC. Le pays fait face à des reprises violentes, de potentielles crimes contre l’humanité et des milices armées sévissent. La visite du procureur de la CPI n’a pas suffi à rassurer la population sur la fin de l’impunité. Heureusement, quelques éclaircies se profilent comme le lancement des pourparlers intergroupes armés locaux en Ituri ou encore la facilitation de l’accès à l’eau potable dans le Kasai Central grâce aux pourparlers avec Suez International.
Le report des épreuves de l’examen national de fin d’études primaires dans 7 provinces éducatives approfondit les craintes des parents d’élèves quant à l’avenir de leurs enfants. Les sous-directeurs provinciaux de l’EPST du Kasai 1 et 2 ont de leur côté reçu 30 motos de Perse pour renforcer la gratuité de l’enseignement dans la région.
La situation est critique en RDC, la communauté internationale appelle à la vigilance citoyenne face aux répressions violentes et au risque de crimes contre l’humanité. Les députés d’ensemble exigent de leur côté la libération immédiate de Salomon Kalonda, Mike Mukebayi et Lem’s Omalanga.
L’actualité est riche et dense en RDC, et les enjeux sont importants à l’approche des élections.