Titre : La répartition des sièges par circonscription électorale en RDC : l’opposition en colère
La tension est à son comble en République Démocratique du Congo depuis la déclaration de recevabilité du projet de loi sur la répartition des sièges par circonscription électorale pour les élections législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales. Cette décision, qui divise les observateurs politiques, a été prise par la Chambre basse du Parlement, lors d’une plénière convoquée mercredi 31 mai 2023.
Pourtant, l’opposition a décidé de boycotter les travaux, après avoir soulevé des préoccupations sur le déséquilibre des sièges observé dans les différentes circonscriptions. Elle souligne que le nombre de sièges à pourvoir par chaque circonscription devrait être pondéré en fonction de l’importance des régions concernées.
Dans ses réponses, le ministre en charge de l’Intérieur et sécurité, Peter Kazadi, a justifié que le nombre des sièges est obtenu en divisant le nombre total d’électeurs enrôlés dans une circonscription par le nombre de sièges à pourvoir à l’Assemblée de la province. Un siège est attribué à toute circonscription électorale qui aurait un nombre inférieur au quotient électoral, a-t-il dit.
Cependant, l’opposition considère cela comme une façon de favoriser le parti au pouvoir, plongeant le pays dans un climat de profonde méfiance et une situation de crise politique.
Cette décision a eu un retentissement national et même international. Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) qui s’est rendu en RDC, a appelé à la fin de l’impunité et a plaidé pour une diligence des élections. De son côté, l’organisation Suez International, élaborant des solutions pour faciliter l’accès à l’eau potable, a entamé des pourparlers pour intervenir dans le Kasai-Central.
La RDC fait face ainsi à une situation complexe, caractérisée par des conflits armés dans l’Est, des violences sexuelles sur les femmes, une crise économique et politique, et qui pourrait s’aggraver avec le temps si les différents acteurs ne se mettent pas d’accord sur une solution viable pour sortir de cette impasse.
L’enjeu est de taille car cette répartition des sièges doit contribuer à consolider un pays divisé depuis trop longtemps sur des questions politiques et économiques. Il reste donc à espérer que la classe politique congolaise sera à même de faire prévaloir les intérêts supérieurs de la nation congolaise tout en respectant le choix du peuple.