« Camp Lufungula : les familles des policiers en colère face à la délocalisation forcée »

Le camp Lufungula, à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), est en proie à une grogne sociale. Les familles des policiers, menacées d’être déguerpies, ont manifesté leur mécontentement en bloquant brièvement l’avenue des huileries de la ville. Selon les occupants, les autorités prévoient la construction d’une morgue moderne dans cet espace actuellement occupé par 40 ménages, faute d’espace au sein du camp. Les agents de la police, soutenus par leur famille, refusent de quitter les lieux sans compensation suffisante.

Les familles des policiers se plaignent de ne pas disposer d’un montant suffisant pour louer une maison, malgré la somme de 500 USD offerte à chacune d’elles. Les témoignages recueillis auprès des occupants du terrain indiquent que certaines familles ont accepté la proposition, mais que d’autres, comme celles des agents de police, ont décliné l’offre à cause du montant insuffisant. Les manifestants réclament désormais 3 000 USD par famille pour quitter les lieux.

Cette tension sociale soulève en effet des questions sur le droit au logement et la réalité de l’urbanisation en RDC. Sur le fond, les familles des policiers ont raison de refuser une compensation trop faible pour leur délocalisation. Cependant, une telle demande comporte également des risques de corruption et menace l’image de la police. Il importe donc que les autorités puissent trouver une solution acceptable pour toutes les parties impliquées.

La question de l’habitat est cruciale dans un pays comme la RDC où l’urbanisation croissante se fait souvent de manière anarchique. Les autorités devraient donc davantage réfléchir aux conséquences sociales de leurs projets de développement pour éviter de tels conflits. Par ailleurs, cette situation montre aussi la nécessité de réformer le système de la police en RDC, afin de rendre cette institution plus digne de confiance et de mieux répondre aux besoins légitimes de la population dans un contexte de fortes pressions sécuritaires.

En somme, la question de la sécurité de l’habitat et de la police est un sujet sensible en RDC. Il importe donc de prendre en compte les préoccupations des différents acteurs concernés pour une gestion équitable des ressources foncières et une sécurité accrue.