Depuis un an, le conflit qui oppose les communautés Teke et Yaka dans la ville province de Kinshasa s’est intensifié, faisant au moins 300 morts selon Human Rights Watch. Dernièrement, le gouvernement congolais a annoncé la reddition de plus de 279 insurgés Yaka, aussi connus sous le nom de « Mobondo », membres de la milice qui commettait des atrocités dans l’ouest du pays. Cette reddition survient après l’annonce de la présence de tireurs dans cette milice ayant des liens avec des partis politiques, des personnalités politiques et dont le but est d’affaiblir les institutions de l’Etat.
L’augmentation de la redevance coutumière par le chef du village Masiambe est à l’origine de ce conflit. Les non-originaires, principalement des Yaka, ont manifesté leur mécontentement face à cette hausse. Des mouvements de chasse ont alors été organisés et dirigés par les Teke pour déloger les non-originaires du village. Les Yaka, de leur côté, ont organisé une contre-attaque en déchoissant certaines autorités coutumières en place et en les remplaçant par des individus de leur communauté.
Mais ce conflit a pris une tournure dramatique avec la création de la milice « Mobondo ». Les atrocités commises par cette dernière ont poussé certains de ses membres à se rendre au gouvernement, qui les a accueillis à Kinshasa. Cependant, des liens entre cette milice et des personnalités politiques pourrait entraver tout règlement pacifique du conflit et renforcer les tensions politiques dans la région.
Ce conflit rappelle les tensions ethniques profondément ancrées en RDC, également exacerbées par la lutte pour le contrôle des ressources naturelles du pays. Le président Felix Tshisekedi tente de renforcer le pouvoir de l’Etat et de réprimer les différentes milices présentes sur le territoire. Cependant, cette mission est entravée par les difficultés économiques et politiques du pays ainsi que par la fragilité du gouvernement actuel.
Espérons que la situation actuelle s’apaise rapidement pour mettre fin aux atrocités commises et permettre un véritable dialogue communautaire sur la question de la propriété foncière et de la cohabitation pacifique entre les différents groupes ethniques de la région.