Vindicte populaire à Goma: Une réalité alarmante qui demande une action urgente

La vindicte populaire à Goma : une réalité préoccupante

La ville de Goma, dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo, est en proie à une vague de vindicte populaire alarmante. Depuis le début de l’année, quinze personnes ont été victimes de ce châtiment brutal de la part de la population. Face à cette situation préoccupante, l’ONG COMOAD a organisé un atelier d’échange entre la société civile, les mouvements citoyens et la police, en partenariat avec la police de la MONUSCO (UNPOL).

Lors de cet atelier, les participants ont souligné que l’augmentation des cas de vindicte populaire à Goma est due à l’ignorance de la population quant aux conséquences de cette pratique, ainsi qu’à l’inefficacité des services compétents tels que la police et la justice. Le coordonnateur de l’ONG-COMOAD, Mulimbwa Guylain, a souligné que des mesures doivent être prises pour sensibiliser la population sur les méfaits de la vindicte populaire.

La police a également été pointée du doigt lors de l’atelier. L’activiste des droits humains, Dalila Tamasandjiwa, a déploré la lenteur et l’inaction de la police face à ces situations de vindicte populaire. Selon elle, cette inaction pousse les gens à se faire justice eux-mêmes, par peur que les accusés échappent à la justice.

Outre l’inaction de la police, la corruption au sein de l’appareil judiciaire a été identifiée comme un facteur favorisant la vindicte publique. Esther Walaka de la Grace, actrice de la société civile, a souligné le rôle de la corruption dans la perte de confiance envers le système judiciaire, incitant ainsi la population à passer à l’acte.

Pour mettre un terme à cette pratique dangereuse, les participants ont émis plusieurs solutions. Ils ont notamment proposé d’équiper la police de moyens logistiques adéquats afin de renforcer son efficacité. De plus, ils ont insisté sur la nécessité de sanctionner les magistrats corrompus, afin de rétablir la confiance de la population envers le système judiciaire.

En parallèle, la population est également appelée à jouer un rôle actif dans la lutte contre la vindicte populaire. Les participants ont incité les habitants à dénoncer les actes répréhensibles commis par les personnes accusées, afin de les traduire devant les instances judiciaires.

La vindicte populaire est un problème qui nécessite une action concertée de la part des autorités, de la société civile et de la population. En sensibilisant, en renforçant les institutions et en encourageant la dénonciation, il est possible de réduire cette pratique et de garantir une justice équitable pour tous. Goma a besoin d’un changement de mentalité, axé sur le respect des droits humains et la primauté de la loi, afin de construire une communauté pacifique et prospère.