Article : Le feuilleton de la prise en otage de l’héritage de Claudine Masamba par ses frères : un litige qui perdure
Depuis le mois de décembre 2022, le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Matete est le théâtre d’un véritable feuilleton judiciaire. Claudine Masamba se retrouve prise en otage par ses propres frères dans une affaire d’héritage qui semble ne pas vouloir se résoudre. Malgré les remises successives et les multiples manœuvres dilatoires, le dossier n’avance pas et les discussions sur le fond semblent bloquées.
Tout a commencé lorsque Claudine a dénoncé la vente illicite d’un bien successoral en 2022. Il s’agit d’une parcelle située au numéro 1283 de l’avenue de la Poste, dans le Quartier résidentiel de la commune de Limete. Ses six frères, tous héritiers de leur père Simon Masamba Makela, célèbre promoteur des Écoles Masamba à Kinshasa depuis les années 70, ont vendu cette parcelle pour la somme de 700 000 dollars américains. Cependant, cette vente s’est avérée frauduleuse, basée sur de faux documents tels qu’un « Protocole d’accord de vente » et un « Compromis de vente ». Claudine a donc décidé de porter l’affaire devant la justice afin de rétablir ses droits d’héritière sur cette vente et de pouvoir sortir de l’indivision.
Malheureusement, lors de l’audience du 23 décembre 2022, il a été révélé que ses frères résidant à l’étranger n’avaient pas été informés de la procédure. Une régularisation de la signification était donc nécessaire. Mais même après cette régularisation, de nouvelles surprises sont apparues lors de l’audience du 18 avril 2023. Remy Masamba prétendait ne pas avoir été régulièrement saisi, arguant qu’il résidait à Gombe et non à Kinshasa. Cela a entraîné un nouvel obstacle à la procédure et a nécessité de refaire certains actes.
Pourtant, malgré les avancées de la procédure et les saisies effectuées, la partie défenderesse a présenté un acte d’appel de la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete lors de l’audience du 18 juillet 2023. Cet acte remet en question la saisie du frère Alidor Masamba et affirme qu’il n’a jamais été régulièrement saisi par le tribunal. Cette action d’appel est en violation de la circulaire qui interdit toute action d’appel pendant la procédure.
Claudine Masamba dénonce ces manœuvres dilatoires et est convaincue que ses frères cherchent à bloquer sa sortie de l’indivision pour des raisons qui lui échappent. Elle accuse également une main noire qui serait à l’œuvre pour maintenir la situation en suspens. Elle a d’ailleurs saisi les autorités compétentes pour leur faire part de cette situation injuste. Elle craint que ses frères ne cherchent à brader tous les biens de la succession Masamba à leur seul avantage.
Ce scandale est loin d’honorer la mémoire du vénérable patriarche Simon Masamba Makela, dont la réputation a dépassé les frontières nationales depuis de nombreuses années. Claudine Masamba est écœurée de vivre cette situation et espère pouvoir sortir de l’indivision afin de préserver l’héritage de son père.
Ce litige familial met en évidence les difficultés auxquelles certaines personnes sont confrontées lorsqu’il s’agit de protéger leurs droits d’héritage. Il souligne également l’importance de la transparence et de l’honnêteté dans la gestion des biens familiaux. L’affaire Claudine Masamba est un rappel de la nécessité de réformer le système successoral afin de garantir une répartition équitable des biens et de prévenir les conflits familiaux.
En conclusion, il est regrettable de constater que le dossier de Claudine Masamba reste bloqué malgré les efforts entrepris pour faire valoir ses droits d’héritière. Espérons que la justice pourra rapidement intervenir pour résoudre ce litige et permettre à Claudine de sortir de l’indivision et de préserver l’héritage de son père Simo Masamba Makela. Il est important que cette affaire serve de leçon et contribue à améliorer la protection des droits des héritiers en République démocratique du Congo.