Conseil national pour la couverture universelle (CNCU) : Analyse et propositions pour une couverture santé optimale
Le Conseil national pour la couverture universelle (CNCU), créé par le chef de l’État par ordonnance n°21/032 du 1er juin 2021, fait l’objet d’une analyse approfondie dans cet article. Alors que sa mise en œuvre semble être laborieuse et que des défis techniques se posent, il est important d’évaluer les possibilités d’amélioration pour atteindre l’objectif de couverture santé universelle.
Il est indéniable que la volonté du président de la République, Félix Tshisekedi, de parvenir à une sécurité sociale globale, offrant des soins de santé accessibles à tous, est louable. Cependant, le CNCU, tel qu’il est actuellement conçu, semble manquer de ressources élaborées et viables pour assurer une couverture optimale.
Il est crucial de prendre en compte les questions techniques liées à la création, au fonctionnement et à la prise en charge des maladies à couvrir. Jusqu’à présent, les efforts semblent principalement se concentrer sur la gratuité des accouchements, bien que la grossesse elle-même ne soit pas une maladie.
La principale faiblesse du CNCU réside dans le fait qu’il ne garantit pas la gratuité des soins, mais plutôt que le paiement ne sera plus direct afin de ne pas appauvrir les ménages défavorisés. Toutefois, il est légitime de se demander quelle sera la contrepartie ultérieure de ces paiements différés. Les hôpitaux pilotes ne risquent-ils pas de faire faillite compte tenu de la rigidité de nos gouvernements ?
Face à ces interrogations, il est nécessaire de proposer des solutions concrètes pour parvenir à une couverture santé universelle optimale. Dans cette optique, la création d’une « Caisse de santé » pourrait constituer un soutien majeur et une exécution fiable de la vision du Chef de l’État.
Il convient de souligner que les prestataires et les assujettis des caisses de sécurité sociale existantes (CNSS et CNSSAP) représentent déjà plus de 30% de la population, ce qui en fait un groupe bénéficiaire évident pour une telle caisse. À partir de ces bénéficiaires, l’action d’une Caisse de santé pourrait s’étendre à l’ensemble de la population, en prélevant une parte légitime des taxes afin de renforcer les ressources de l’institution « Caisse nationale de santé ».
En prenant exemple sur les deux caisses de sécurité sociale existantes (CNSS et CNSSAP), qui couvrent respectivement les travailleurs actifs, les retraités et les fonctionnaires, il est possible d’envisager la création d’une caisse autonome dédiée aux soins de santé. Il est important de souligner que les soins de santé font partie intégrante de la sécurité sociale et jouent un rôle humanitaire essentiel.
Cependant, il est crucial de comprendre que les soins de santé représentent un coût important et que les ressources nécessaires pour soutenir cette « caisse » de sécurité sociale peuvent être moins évidentes que celles des branches existantes en RDC. Néanmoins, il est essentiel d’investir des efforts matériels et intellectuels pour parvenir à une fusion des données techniques sur les prestataires et les bénéficiaires, ainsi qu’une fusion des données sur les ressources financières générées par les cotisants des caisses de sécurité sociale existantes. Cela servirait de base de données initiales pour l’institution de la caisse nationale de santé.
Dans une première phase, la couverture santé universelle pourrait être assurée pour les travailleurs actifs, les retraités et leurs ayants-droits des deux régimes de sécurité sociale existants (régimes général et spécial). Cette approche permettrait de concrétiser progressivement la vision du chef de l’État et de répondre aux enjeux mondiaux en matière de santé.
En conclusion, il est primordial d’améliorer et de repenser le fonctionnement du Conseil national pour la couverture universelle (CNCU) afin d’assurer une couverture santé optimale pour tous les Congolais. La création d’une Caisse de santé autonome, en s’appuyant sur les bases des caisses de sécurité sociale existantes, peut constituer une solution solide et viable pour atteindre cet objectif. Il est temps de prendre des mesures concrètes pour construire un système de santé universel en République démocratique du Congo.