« La lutte contre la corruption en RDC : une loi anti-corruption nécessaire pour mettre fin à l’impunité »

La lutte contre la corruption en République Démocratique du Congo : une nécessité urgente

Dans un contexte où la corruption continue d’être un fléau préoccupant en République Démocratique du Congo, l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption (APLC) plaide résolument en faveur de l’adoption d’une loi spéciale anti-corruption. Beny-Laure Kamwiziku, Coordinatrice adjointe en charge de la détection, prévention et administration de l’APLC, souligne que la législation pénale actuelle ne prend pas suffisamment en compte certains aspects essentiels de la lutte contre la corruption, ce qui affaiblit les efforts déployés dans ce domaine.

Selon l’APLC, une des problématiques majeures est l’existence d’une catégorie de personnes considérées comme intouchables, bénéficiant de certaines immunités qui les protègent des poursuites judiciaires. Dans le cadre de la loi anti-corruption qu’elle élabore, l’APLC souhaite mettre un terme à cette catégorie privilégiée et permettre la poursuite de toutes les personnes accusées de corruption, quel que soit leur statut. Cette volonté de l’APLC se traduit également par la proposition d’une imprescriptibilité de l’infraction de corruption dans la future loi anti-corruption.

Les actions menées par l’APLC ont déjà permis des résultats importants. Grâce aux missions diligentées en provinces, notamment au Lualaba, plus de 300 millions de dollars américains ont pu être récupérés par le Trésor public. De plus, plus de 150 biens immobiliers publics spoliés ont été identifiés, et des démarches sont en cours pour que l’État congolais puisse être rétabli dans ses droits.

Pour renforcer encore davantage la lutte contre la corruption, Francis Lusakueno, Coordonnateur adjoint chargé des poursuites et du suivi des affaires fixées en justice, souligne l’importance de la numérisation des institutions du pays. En effet, la digitalisation peut jouer un rôle déterminant dans la transparence des processus administratifs et la traçabilité des transactions, limitant ainsi les possibilités de corruption.

Il est important de souligner que la République Démocratique du Congo a encore des progrès importants à faire en matière de lutte contre la corruption. Selon le classement de Transparency International sur l’indice de perception de la corruption, le pays se trouve à la 166ème place sur 180 pays et territoires. Bien que le score de 20 sur 100 représente une légère amélioration par rapport à l’année précédente, il est clair que des mesures plus strictes et efficaces doivent être mises en place pour réduire de manière significative le niveau de corruption dans le pays.

En conclusion, la lutte contre la corruption en République Démocratique du Congo demeure une priorité absolue. La création d’une loi spéciale anti-corruption, avec des sanctions appropriées et la suppression des immunités, permettrait de renforcer les mesures en place et d’envoyer un message fort que personne n’est au-dessus de la loi. Il est également essentiel d’accélérer la numérisation des institutions afin d’assurer une plus grande transparence et intégrité dans la gestion des affaires publiques. Seule une action résolue et coordonnée permettra de combattre efficacement la corruption et de promouvoir un développement économique équitable et durable pour tous les Congolais.