Opposition politique en République démocratique du Congo : chacun pour soi et suicide pour tous
La scène politique en République démocratique du Congo est marquée par une série de dissensions au sein de l’opposition. Le quatuor formé par Fayulu, Katumbi, Matata et Sesanga a volé en éclats et Martin Fayulu a décidé de prendre son propre chemin en se concentrant sur l’application de l’article 64 de la Constitution. Cette situation démontre encore une fois que la devise « Un pour tous et tous pour un » est difficilement applicable dans le paysage politique congolais.
Les désaccords et les disputes au sein de l’opposition ne sont pas nouveaux en RDC. On se souvient de l’alliance éphémère entre Martin Fayulu et d’autres leaders de l’opposition lors de l’élection présidentielle de 2018. Malheureusement, cette union n’a pas tenu et chacun est reparti de son côté. Un scénario similaire s’est répété avec l’accord FCC-CACH, qui a vu une alliance politique entre les fils de Kabila et de Tshisekedi se transformer en une séparation houleuse.
Cette tendance à l’éclatement de l’opposition montre les difficultés de construire une véritable unité et solidarité entre les différents acteurs politiques en RDC. Chacun a ses propres intérêts et ambitions, ce qui rend difficile la formation d’une force politique unie et cohérente. Pourtant, dans un contexte électoral où l’union est souvent porteuse de résultats, cette fragmentation de l’opposition peut avoir des conséquences désastreuses pour tous.
Il est clair que Martin Fayulu, dans sa quête pour dénoncer l’illégitimité des élections et revendiquer ses droits, a choisi une position cohérente. Il refuse de participer à un processus électoral qu’il considère comme vicié et injuste. Cependant, en se séparant des autres leaders de l’opposition, il se retrouve seul dans sa lutte et risque de perdre en influence et en poids politique.
Face à une opposition morcelée et divisée, c’est l’ensemble du pays qui en pâtit. Une élection présidentielle à un seul tour, qui favorise souvent les candidats les mieux organisés et les mieux financés, peut créer des inégalités et des tensions accrues. Il est donc essentiel pour l’opposition d’œuvrer à la construction d’une unité solide et d’une stratégie politique commune, afin de mettre toutes les chances de son côté pour défendre les droits et les intérêts du peuple congolais.
En conclusion, l’opposition politique en République démocratique du Congo est confrontée à de nombreux défis, notamment celui de la fragmentation et de la division. Pour espérer avoir un impact réel sur la scène politique et défendre les droits du peuple congolais, il est essentiel pour l’opposition de trouver des moyens de surmonter ces différences et de travailler ensemble pour atteindre leurs objectifs communs. Sans cela, le suicide politique risque d’être inévitable pour tous.