Crise de confiance entre la CENI et le ministère de l’Intérieur : une situation préoccupante pour les élections
Depuis quelques temps, une crise de confiance s’est installée entre la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et le ministère de l’Intérieur en charge de la sécurisation des élections. Cette situation, qui est désormais étalée sur la place publique, suscite de vives inquiétudes quant au bon déroulement du processus électoral.
Tout a commencé lorsque la CENI a interdit la présence des agents du ministère de l’Intérieur dans les Bureaux de réception et de traitement des candidatures (BRTC). Cette décision a été vivement critiquée par le vice-Premier ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi, lors d’un briefing presse. Selon lui, il ne s’agit pas d’une ingérence, mais simplement du respect de la loi de finances qui confère à son ministère un rôle d’encadrement des recettes issues du dépôt des candidatures.
Cependant, la CENI maintient que seuls les agents de la Direction générale des recettes administratives, domaniales et de participation (DGRAD) sont autorisés à être présents dans les BRTC. Leur mission est de remettre les notes de perception aux candidats qui souhaitent payer les frais de dépôt de candidature fixés à 1.600.000 FC.
Cette guéguerre publique entre la CENI et le ministère de l’Intérieur n’est pas de bon augure pour le processus électoral. Dans un contexte déjà marqué par une crise de confiance entre les parties prenantes, ces frictions risquent d’aggraver la situation. Il est essentiel que ces deux institutions parviennent à régler leurs différends de manière apaisée et en interne afin de préserver la sérénité nécessaire pour des élections justes et transparentes.
De plus, cette situation met en lumière les enjeux liés à la confiance dans le processus électoral en République démocratique du Congo. Les opposants réclament notamment un audit du fichier électoral par un cabinet international indépendant. La CENI, de son côté, estime qu’un nouvel audit externe risquerait de retarder l’organisation des scrutins prévus pour le 20 décembre 2023.
Face à ces tensions, il est crucial que toutes les parties prenantes fassent preuve de responsabilité et de compromis pour garantir des élections démocratiques et transparentes. La confiance des citoyens dans le processus électoral doit être restaurée afin de renforcer la légitimité des futures institutions issues de ces élections.