Prévention et répression de la traite des personnes en République Démocratique du Congo : des avancées significatives
Depuis décembre 2022, la République Démocratique du Congo a franchi une étape importante dans la lutte contre la traite des personnes. En adoptant une nouvelle loi modifiant et complétant le code pénal congolais, le pays montre sa détermination à prévenir et réprimer ce fléau, en particulier en ce qui concerne les femmes et les enfants.
Cette nouvelle législation prend en compte les spécificités liées à la traite des personnes et les engagements internationaux ratifiés par la RDC. Elle vise à lutter contre la criminalité transnationale organisée, le travail forcé, les pires formes de travail des enfants, l’abolition de l’esclavage et toutes les formes de discrimination raciale. Cette avancée a permis à la RDC de quitter la zone rouge en matière de traite des personnes et d’être classée au niveau tier 2 par la communauté internationale.
Le rapport du département d’État des États-Unis, publié le 15 juin dernier, a salué les efforts du gouvernement congolais dans la lutte contre la traite des personnes en 2022. Cependant, il a également appelé à des progrès supplémentaires pour renforcer les poursuites à l’encontre des responsables, améliorer la protection des victimes et intensifier les mesures de prévention. Le gouvernement de la RDC et ses partenaires sont ainsi exhortés à tirer parti des progrès réalisés et à mettre pleinement en œuvre la nouvelle loi anti-traite.
La traite des personnes englobe différentes formes d’exploitation, telles que l’exploitation sexuelle, la prostitution forcée, le travail forcé, le trafic d’organes, la gestation pour autrui, le mariage forcé et la mendicité forcée. Selon l’ONU, les crises mondiales, les conflits et l’urgence climatique augmentent les risques de traite des personnes. Les personnes les plus vulnérables sont celles qui n’ont pas de statut légal, qui vivent dans la pauvreté, qui ont un accès limité à l’éducation, aux soins de santé ou à un travail décent, qui font face à la discrimination, à la violence ou aux abus, ou qui appartiennent à des communautés marginalisées.
Dans moins de deux semaines, la journée mondiale contre la traite des personnes sera célébrée avec pour thème « Chaque victime de traite des personnes compte, ne laisser personne de côté ». Cela souligne l’importance de protéger et d’aider toutes les victimes de la traite, en leur offrant un soutien adéquat et en cherchant à prévenir de nouvelles situations d’exploitation.
La République Démocratique du Congo poursuit donc son engagement dans la lutte contre la traite des personnes, mais les défis restent importants. Il est essentiel que le gouvernement consacre davantage de ressources aux poursuites judiciaires, à la protection des victimes et à la prévention de la traite, afin de répondre aux normes internationales et de mettre fin à cette forme moderne d’esclavage.
Emmanuel Kuzamba