Les conséquences tragiques d’un conflit communautaire persistent dans le village de Bisiala, situé dans le territoire de Kwamouth, province de Mai-Ndombe, en République démocratique du Congo. Plus d’un an après l’incursion des miliciens Mobondo dans ce village, les structures de santé sont toujours fermées, laissant la population sans accès aux soins médicaux nécessaires.
Cette situation a des répercussions importantes sur la santé des habitants, en particulier des femmes enceintes. Faute de centre de santé fonctionnel, elles sont contraintes d’accoucher à domicile, sans bénéficier des soins prénataux essentiels. Certaines font appel à des accoucheuses traditionnelles pour les assister, mais cette solution est loin de garantir des conditions optimales et sécurisées pour les mères et les nourrissons.
De plus, l’absence de services de santé entraîne d’autres pratiques dangereuses, notamment la circoncision des garçons à l’aide de lames non stérilisées. Les familles se retrouvent contraintes de recourir à des femmes expérimentées dans la communauté pour effectuer cette opération, faute de personnel qualifié et d’infrastructures adaptées. Cette situation expose les enfants à un risque élevé d’infection et de complications post-opératoires.
Face à cet état de santé précaire, les habitants de Bisiala n’ont d’autre choix que de se rendre à Menkwo, un village voisin situé à 7 kilomètres, pour recevoir des soins médicaux. Cependant, le chemin vers ce village est souvent périlleux, et de nombreux décès sont enregistrés en cours de route.
Le village de Bisiala a été le théâtre de violences et de destructions lors de l’attaque des miliciens Mobondo en septembre 2022. Depuis lors, une grande partie de la population a été contrainte de fuir le village, laissant derrière elle des infrastructures de santé dévastées et une communauté vulnérable qui lutte pour sa survie.
Il est primordial que des mesures soient prises pour rétablir l’accès aux soins de santé dans le village de Bisiala. Des structures médicales fonctionnelles et du personnel qualifié sont nécessaires pour répondre aux besoins de la population locale, en particulier des femmes enceintes et des enfants. Des efforts doivent également être déployés pour assurer la sécurité de la population et prévenir de nouveaux conflits communautaires, afin de garantir un environnement propice à la reconstruction et au bien-être de la communauté.
L’histoire du village de Bisiala est un rappel poignant des conséquences dévastatrices des conflits communautaires sur les populations locales. Il est essentiel que la communauté internationale, les autorités locales et les organisations humanitaires se mobilisent pour soutenir la reconstruction de Bisiala et offrir aux habitants l’accès aux soins médicaux dont ils ont désespérément besoin.