Enfants de la rue, traqués et punis dans les égouts de Kinshasa
Ce matin du samedi 8 juillet, aux alentours de 09 heures, un incident violent a secoué le croisement du Boulevard du 30 juin et de l’avenue Kasa-Vubu, devant l’OCPT dans la commune de Gombe à Kinshasa. Un jeune délinquant, appartenant à un groupe d’enfants de la rue communément appelés « Shegués », a volé le téléphone d’un passant avant de se réfugier dans les égouts du boulevard du 30 juin.
Alertée par cet acte odieux, la population s’est mobilisée pour traquer le voleur et ses complices, les pourchassant jusqu’à leur retranchement dans les égouts. Après plus de 45 minutes de traque, le « Shegué » ainsi que huit de ses compagnons ont été extraits de leur cachette, avec des âges allant de 10 à 14 ans, et une fille parmi eux. La foule ne s’est pas contenue et les a lynchés avant l’arrivée de la police, qui les a tous embarqués.
Ce triste incident met en lumière le retour en force des enfants de la rue, qui sévissent quotidiennement dans le centre-ville de Kinshasa. Ces jeunes, âgés de 6 à 15 ans environ, opèrent en groupe, sollicitant l’aumône auprès des automobilistes et profitant de la moindre distraction pour commettre des vols. Leur base de repli se trouve souvent dans les égouts, leur permettant de se soustraire à toute arrestation.
La présence massive de ces « maîtres » de la rue inquiète grandement les habitants de la Gombe, qui subissent leur loi et vivent dans l’insécurité constante. Les vols et les agressions sont monnaie courante, surtout la nuit, lorsque ces enfants prennent le contrôle des rues.
Il est urgent pour les autorités de prendre des mesures afin de protéger la population des actes de violence perpétrés par ces enfants de la rue. Des actions de prévention, de réinsertion sociale et d’éducation sont nécessaires pour leur donner une chance de s’éloigner de la délinquance et de trouver une voie meilleure dans la société.
Il est également important de sensibiliser la population sur les conséquences du lynchage et de la violence, qui ne font qu’aggraver le problème sans apporter de solutions durables.
La sécurisation des espaces publics, l’amélioration des conditions de vie des plus démunis et la collaboration entre les différents acteurs sociaux sont des éléments clés pour répondre à ce défi complexe.
En conclusion, la lutte contre le phénomène des enfants de la rue à Kinshasa doit être abordée de manière globale, en combinant des mesures répressives, préventives et de soutien social. Seule une approche intégrée pourra permettre de rendre aux rues de Kinshasa la sécurité et la quiétude dont elles ont besoin.