Traque des enfants de la rue à Kinshasa : la population se mobilise
Ce samedi matin à Kinshasa, un événement inhabituel a marqué la commune de Gombe. Aux alentours de 9 heures, une tension palpable régnait à l’intersection du Boulevard du 30 juin et de l’avenue Kasa-Vubu, devant l’OCPT. La raison ? La population s’est mobilisée pour traquer les enfants de la rue, communément appelés « Shegués », qui se cachaient dans les égouts du boulevard.
L’histoire a commencé quand un jeune délinquant a volé violemment le téléphone d’un passant. En un clin d’œil, il s’est engouffré dans l’égout et a rejoint sa « base » insaisissable. Témoin de cet acte odieux, plusieurs personnes ont formé un cordon de sécurité autour de l’égout, empêchant ainsi le voleur de s’échapper.
Après une traque de près de 45 minutes, le fugitif a été capturé, ainsi que huit de ses comparses, dont une fille. Leur âge oscillait entre 10 et 14 ans. La population, en colère, n’a pas hésité à les lyncher jusqu’à l’arrivée des forces de l’ordre, vers 10 heures 15. Les enfants ont ensuite été emmenés dans le véhicule de police.
Les « Shegués » font régner la terreur à Kinshasa
Ce qui s’est passé ce matin est le reflet d’un problème récurrent à Kinshasa : la présence massive des enfants de la rue. Âgés entre 6 et 15 ans, ces jeunes vagabondent dans les rues du centre-ville, notamment le long du Boulevard du 30 juin, devant les grandes surfaces et les arrêts de bus.
Regroupés en bandes, souvent d’une dizaine d’individus, ils mendient aux automobilistes dès que le feu rouge les arrête. Malheureusement, ces enfants ne se contentent pas de réclamer de l’argent. Ils profitent de la moindre distraction pour voler des téléphones, des sacs à main et d’autres objets de valeur, avant de disparaître dans les égouts qui leur servent de refuge.
La nuit venue, ces « maîtres » de la Gombe règnent en maîtres et terrorisent les passants, en particulier les jeunes filles et les femmes.
Il est urgent de trouver des solutions
La traque de ce matin souligne le désespoir et le ras-le-bol de la population face à cette situation alarmante. Il est temps pour les autorités de Kinshasa de prendre des mesures concrètes pour résoudre ce problème. Il est essentiel d’offrir des alternatives aux enfants de la rue, tels que des programmes d’éducation, de formation professionnelle et de réinsertion sociale.
Il est également nécessaire de renforcer les actions de sensibilisation et de prévention pour éviter que de plus en plus d’enfants se retrouvent dans cette situation précaire.
En somme, la traque des enfants de la rue à Kinshasa est un symptôme d’un problème plus profond qui nécessite une réponse globale et coordonnée. Il est temps que les autorités et la population unissent leurs efforts pour offrir un avenir meilleur à ces enfants abandonnés.