« Élections en RDC : Tensions croissantes et rencontres politiques pour apaiser les esprits »

Les dernières actualités en République démocratique du Congo font état de tensions croissantes à l’approche des élections. Dans ce contexte, le président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Denis Kadima, a entrepris une série de rencontres avec les acteurs politiques du pays. Ces échanges ont vu la participation du quatuor de l’opposition la semaine dernière, suivi de Adolphe Muzito ce lundi. L’objectif de ces discussions est-il d’apaiser les tensions et de crédibiliser le processus électoral ?

Selon Annie Matundu, militante congolaise et spécialiste des questions de paix et de sécurité en Afrique, les tensions et la crédibilité du processus électoral sont étroitement liées à l’inclusivité. Elle souligne l’importance du dialogue pour prendre en compte toutes les voix et tous les points de vue. Elle estime que lorsque certaines parties prenantes ne sont pas associées et que des contestations surgissent, il est essentiel que la CENI joue un rôle de médiateur pour garantir des élections transparentes et apaisées.

Cependant, certains partis politiques tels que le Parti du peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) de Joseph Kabila ne se sont pas encore manifestés dans ce processus. En juin, Martin Fayulu, à la tête d’une coalition avec Delly Sessanga, Moise Katumbi et Matata Ponyo, avait déclaré que son parti boycotterait les élections tant que le fichier électoral ne serait pas audité. De plus, les députés membres de l’opposition avaient également choisi de boycotter les discussions sur la répartition des sièges.

Face à cette situation, Annie Matundu suggère au président de la CENI de ne pas se limiter à son calendrier électoral, mais de faire des aménagements pour inclure tous les acteurs. Elle rappelle que les élections doivent se tenir cette année conformément à la Constitution et appelle tous les leaders politiques à faire preuve de résignation pour faire avancer le processus. Elle met en garde contre les conséquences d’un blocage du processus électoral, rappelant les élections de 2006 où l’UDPS avait refusé de participer, créant des conditions similaires à celles de cette époque.

En conclusion, l’inclusivité et le dialogue semblent être les clés pour apaiser les tensions et garantir la crédibilité du processus électoral en RDC. Les rencontres entre la CENI et les acteurs politiques sont un pas dans la bonne direction, mais il reste encore du travail à faire pour assurer la participation de tous les partis et garantir des élections transparentes et apaisées.