Titre : L’état de siège en RDC : bilan et perspectives
Introduction :
Depuis deux ans, l’état de siège a été décrété dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu en République démocratique du Congo. Cette mesure avait pour objectif de mettre un terme à l’activité des groupes armés dans la région. Cependant, malgré le pouvoir confié aux Forces Armées de la République, les groupes armés restent actifs et les violences perdurent. À l’approche des élections, la question se pose : faut-il maintenir ou lever l’état de siège ? Dans cet article, nous évaluerons les limites de cette mesure et proposerons des pistes de solution.
Une évaluation qualitative nécessaire :
Passy Mubalama, militante pro-démocratie basée à Goma, estime qu’il est primordial d’effectuer une évaluation qualitative de l’état de siège. Selon elle, cette mesure n’a pas réussi à restaurer la paix et la sécurité dans la région. Au contraire, les massacres, les violations des droits humains et la prise de territoires se sont intensifiés. Rutshuru, par exemple, reste sous le contrôle des rebelles du M23. Les populations payent le prix de ces atrocités, se retrouvant déplacées dans des camps. Il est donc évident que l’état de siège n’a pas atteint ses objectifs et qu’une solution durable doit être trouvée.
Lever l’état de siège avant les élections :
La question de savoir si l’état de siège doit être levé avant ou après les élections est cruciale. Passy Mubalama souligne que pour les populations de l’Est, la sécurité est une préoccupation majeure. Maintenir l’état de siège pourrait entraîner l’exclusion des provinces concernées lors des élections. Il est donc essentiel de rassurer la population en levant cette mesure avant les élections. Cela permettrait de montrer que les autorités sont engagées à garantir la tenue des élections dans toutes les entités de la RDC.
Proposer des alternatives durables :
Face aux limites de l’état de siège, il est nécessaire de trouver des alternatives durables pour assurer la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC. Les actions de développement, la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance, ainsi que la protection des droits humains doivent être au cœur des mesures mises en place. Passy Mubalama, en tant qu’activiste pour les droits des femmes, met en avant l’importance de l’éducation, de l’autonomisation des femmes et de la lutte contre les violences basées sur le genre. Ces actions contribueraient à pacifier la région et à créer des conditions propices au développement économique et social.
Conclusion :
Deux ans après l’instauration de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, il est évident que cette mesure n’a pas atteint ses objectifs de mettre un terme aux violences et de restaurer la paix dans la région. Il est temps d’évaluer cette mesure de manière qualitative et de trouver des alternatives durables pour assurer la sécurité des populations de l’Est de la RDC. Lever l’état de siège avant les élections est essentiel pour instaurer la confiance et garantir la participation de toutes les provinces au processus électoral. Il est temps de mettre en place des actions de développement, de promouvoir la démocratie, et de protéger les droits humains, en particulier ceux des femmes. C’est ainsi que la paix pourra être durablement instaurée dans l’Est de la RDC.