Rencontre entre Tshisekedi et Xi Jinping : La RDC souhaite renégocier son contrat vieux de quinze ans avec la Chine
La visite du président Félix Tshisekedi en Chine en mai 2023 vise à renégocier les termes du fameux contrat sino-congolais signé il y a quinze ans. L’accord prévoyait des investissements massifs de la Chine en RDC, notamment dans les infrastructures routières et ferroviaires, la construction de trente hôpitaux et l’accès aux ressources minières congolaises, en particulier les mines de cuivre et de cobalt. Ce contrat avait suscité beaucoup d’espoir, présenté comme un partenariat “gagnant-gagnant” pour les deux parties. Toutefois, quinze ans après, la RDC souhaite renégocier les termes du contrat jugé déséquilibré, afin de le faire évoluer au bénéfice de la RDC.
Une commission créée par Felix Tshisekedi a été chargée de réfléchir aux possibles modifications du contrat. Les conclusions dévoilées le 24 mai par Reuters recommandent d’inverser les prises de participation dans une entreprise codétenue avec la Chine pour faire de la RDC l’actionnaire majoritaire.
Selon Germain Ngoie Tshibambe, professeur en relations internationales à l’Université de Lubumbashi, la présence chinoise dans la vie économique de la RDC est omniprésente et se manifeste par l’omnipotence des investissements de la Chine dans le pays. Non seulement les Chinois ont investi dans le secteur minier industriel, mais aussi dans le secteur minier artisanal, mais également dans les secteurs des travaux publics, des infrastructures routières et de l’électricité. Ces différents projets ont été au cœur des échanges entre les deux présidents.
Toutefois, en février 2023, l’Inspection générale des finances (IGF) congolaises a publié un audit sur le contrat, révélant des surfacturations dans les travaux réalisés en RDC. En outre, la Chine n’aurait pas respecté plus de la moitié de ses engagements pourtant encaissé 10 milliards de dollars. La RDC n’aurait, elle, retiré qu’un peu plus de 880 millions de dollars de bénéfices. L’Inspection générale des finances réclame d’ailleurs 20 milliards de dollars de dédommagement au Groupement d’entreprises chinoises pour la RDC.
En somme, cette visite du président Tshisekedi est stratégique pour la RDC dans le cadre de la coopération économique entre les deux pays, mais la renégociation du contrat sino-congolais est un enjeu majeur pour la RDC qui espère obtenir des modifications avantageuses pour son économie.