La compagnie pétrolière franco-britannique Perenco fait parler d’elle suite à son dépôt de manifestation d’intérêt pour deux des blocs du Bassin côtier proposés dans le cadre des appels d’offres pétrolier lancés en juillet dernier par la République démocratique du Congo (RDC). Cette annonce a suscité la réaction de Greenpeace Afrique, qui a révélé une forte opposition des communautés locales à toute nouvelle activité pétrolière dans la région, après des années de pollution et d’abus.
Perenco est la seule compagnie pétrolière en activité en RDC et est en ce moment poursuivie en justice en France par les Amis de la Terre France et Sherpa afin de réparer les dommages causés à l’environnement. Cette entreprise au passé sombre a également fait l’objet d’une enquête du parquet national financier français pour « corruption d’agents publics étrangers » en Afrique.
Les appels d’offres de blocs pétroliers au Congo ont fait l’objet d’une avalanche de critiques de la part de scientifiques et d’ONG congolais et internationaux, qui y voient un cataclysme potentiel pour les droits humains, l’État de droit, la biodiversité et le climat. Les contrats d’exploration, censés être signés au cours de cette année électorale en RDC, exigent le paiement immédiat de juteux bonus de signature.
La région en question est riche en mangroves, abritant des tortues de mer, des lamantins et des hippopotames et tout nouvel activité pétrolière y représente un risque élevé pour l’environnement et pour les communautés locales.
Les habitants de ces régions ne sont souvent pas informés des appels d’offres pétroliers et leur opposition à l’industrie pétrolière est souvent ignorée. Les restrictions déjà imposées aux pêcheurs.ses par l’Institut congolais de conservation de la nature (ICCN), chargé de protéger la biodiversité de la région, rendent déjà la vie difficile pour ces derniers. Certains craignent que l’exploration pétrolière n’impose de nouvelles restrictions.
Les délais de soumission des manifestations d’intérêt ont été prolongés à deux reprises, ce qui peut suggérer un faible intérêt des grandes compagnies pétrolières. Mais cela n’empêchera pas les compagnies telles que Perenco de faire des offres pour étendre leur entreprise toxique dans le pays.
Il est important d’écouter les peuples locaux et de faire attention aux conséquences des activités des grandes entreprises afin de préserver l’environnement et les droits de l’homme. La RDC doit être vigilante et ne pas sacrifier ces valeurs pour des intérêts économiques à court terme.