« Situations tendues en RDC : Conflit interethnique, instrumentalisation politique et appel à des élections libres »

La République Démocratique du Congo, et plus particulièrement sa capitale Kinshasa, sont plongées dans un conflit interethnique qui oppose les communautés Teke et Yaka dans les provinces du Kwango et de Mai-Ndombo (Kwamouth). Les « Mobondo », groupe de jeunes armés de machettes et de bandeaux rouges, sont considérés comme les responsables de cette insécurité. Alors que le gouvernement parle de manipulation politicienne visant à fragiliser les institutions étatiques, l’église catholique avance la thèse d’une instrumentalisation du conflit par certains acteurs politiques pour servir leurs intérêts politiques et économiques.

Le cardinal Fridolin Ambongo, lors de sa visite pastorale dans le diocèse de Popokabaka, a ainsi révélé qu’il n’y a pas de conflit entre les Teke et Yaka à Kwamouth, mais que plusieurs communautés, parmi lesquelles les Bangala, les Baluba, les Batetela, les Bayanzi, les Bambala et les Bayaka, sont impliquées dans ce conflit. Il a également dénoncé la présence de faux Kiamvus, des hommes politiques venus de Kinshasa et qui cherchent à mettre les Yaka sur la terre des Teke pour leurs intérêts politiques.

Alors que la situation s’étend vers l’ouest du pays, des accrochages entre les « Mobondo » et les forces armées congolaises ont fait 11 morts, parmi lesquels 7 militaires, 2 policiers et 2 civils. Les prélats catholiques ainsi que les organisations de la société civile et l’opposition dénoncent une tricherie à venir lors des élections présidentielles et appellent à des élections libres et équitables.