« Les conflits fonciers en RDC : comment les acquisitions de terres étrangères alimentent la tension entre Teke et Yaka ».

Les conflits fonciers en République Démocratique du Congo (RDC) demeurent une question préoccupante, mettant en danger la paix, la sécurité et les droits humains. L’un des récents événements, l’explosion du conflit entre Teke et Yaka dans le plateau de Bateke, soulève des inquiétudes quant à la situation des terres dans cette région.

Bien que l’incident ait commencé avec des disputes entre fermiers Yaka et chefs des terres Teke, l’occupation des terres par des étrangers est apparue comme une cause profonde du conflit. Des personnalités, notamment l’ex-président Joseph Kabila et le président Rwandais, Paul Kagame, ont acquis de vastes étendues de terres dans la région, avec le consentement de certains chefs des terres Teke.

Ces acquisitions ont entraîné des frustrations et de la colère parmi les populations locales, en particulier les tribus Baluba, Bambala, Yansi et surtout Bayaka, qui revendiquent également la propriété des terres. Les chefs des terres Teke ont ainsi multiplié les stratagèmes, tels que l’augmentation des droits fonciers, pour décourager les fermiers locaux et les inciter à abandonner les terres au profit de nouveaux acquéreurs.

Le village de Bokala, dans le territoire de Kwamouth, est devenu le berceau de la crise actuelle, où les Yakas ont cherché à protéger leurs droits fonciers et à contester l’augmentation des droits coutumiers exigés par les chefs des terres Teke. Lorsque ces Yakas ont été attaqués et copieusement tabassés par les proches du chef Teke, des affrontements meurtriers ont éclaté, provoquant la mort de quatre Yakas.

La situation est d’autant plus préoccupante que d’autres forces obscures, manipulées par certains notables et chefs coutumiers Teke, ont orchestré une chasse non seulement aux Bayaka mais aussi contre d’autres non-originaires qui se sont installés dans la région depuis des décennies. Cette situation risque de provoquer une escalade du conflit et de détériorer encore davantage la situation des droits humains dans la région.

Pour préserver la paix et la sécurité dans la région, il est essentiel que les autorités congolaises prennent des mesures pour garantir le respect des droits fonciers et la protection des communautés locales. Les chefs des terres Teke doivent également être tenus responsables de leurs actions, notamment de l’augmentation des droits fonciers, qui ont contribué à la recrudescence de la tension dans la région.

Les conflits fonciers en RDC doivent être résolus de manière pacifique, en garantissant le respect des droits humains et la protection des populations locales. Si rien n’est fait pour mettre fin aux acquisitions de terres étrangères, la situation risque de se détériorer encore davantage et de contribuer à l’instabilité politique et sociale de la RDC.