La République démocratique du Congo vient de recevoir un premier lot de trois drones d’attaque CH-4. Cette commande, passée en début d’année et s’inscrivant dans une commande plus large de neuf UAV d’attaque au total, a été assurée par la société China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC). Kinshasa espère ainsi renforcer la capacité de dissuasion de ses forces de défense et de sécurité face aux violences de groupes armés locaux et étrangers, notamment l’agression de la part du Rwanda dans l’est du pays.
Les drones, similaires au MQ-9 Reaper américain, se positionneront sur l’aéroport militaire de Kavumu, à une trentaine de kilomètres au nord de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. Des formations à leur utilisation par des militaires chinois sont prévues. Cette livraison intervient à la veille du déplacement du Président congolais Félix Tshisekedi à Pékin, capitale chinoise où il y rencontrera son homologue, Xi Jinping. Outre les dossiers miniers et le contrat du siècle, concernant le cobalt et le cuivre en échange d’investissements dans les infrastructures, signé avec la Chine en 2008 par l’administration Kabila, Tshisekedi et Jinping devraient également aborder le sujet du renforcement de la coopération militaire.
Le gouvernement congolais n’exclut pas d’acquérir également des avions de combat chinois pour les FARDC dans la guerre contre le M23 soutenu par le Rwanda. En effet, la RDC a multiplié depuis le début de cette année des acquisitions de munitions au profit des forces armées congolaises engagées sur plusieurs fronts de bataille contre les terroristes du M23 dans l’Est du pays. Une délégation de haut niveau de la China Nationale Aero-technology Import et Export Corps (CATIC) a séjourné à Kinshasa accompagnée de quelques officiers de l’Armée populaire de libération (APL) pour proposer à la Présidence congolaise l’acquisition de plusieurs avions de combat multi-rôle Chengdu FC-1 Xialong, fruit d’un partenariat industriel sino-pakistanais.
Cette offre visait également à satisfaire les objectifs du Président Tshisekedi concernant la force aérienne des FARDC, équipée récemment des avions russes Sukhoi. Toutefois, le FC-1 demeurant un avion de combat léger, la délégation chinoise a proposé à Kinshasa des avions Chengdu J-10, qui sont nettement plus onéreux.
En somme, cette commande de drones d’attaque s’inscrit dans une volonté de la RDC de renforcer sa capacité de dissuasion pour endiguer les violences armées. Nul doute que le sujet de la coopération militaire entre la République démocratique du Congo et la Chine sera abordé lors de la rencontre entre les présidents des deux pays.