La République Démocratique du Congo fait la une de l’actualité depuis quelques temps, mais pour des raisons peu reluisantes. Il est question de conflits de terres qui l’opposent aux tribus Teke et Yaka, deux peuples qui coexistent depuis des siècles. Si cette guerre est présentée comme un conflit tribal, les manœuvres politiques derrière ces affrontements sont lourdes de sens.
D’après certains analystes, l’insécurité dans l’Est du pays serait due aux manœuvres politiques de certains pays voisins, tels que le Rwanda. En effet, la vente des terres aux personnalités à nationalité douteuse, ainsi qu’à certains dignitaires et hauts gradés de l’armée, aurait pour but de favoriser l’expansion territoriale du Rwanda dans les provinces de Kwango et Maindombe, notamment en y implantant de nombreux éleveurs pro rwandais.
Si les chefs de terres, Teke pour la plupart, multiplient les stratagèmes pour inciter les fermiers locaux à abandonner leurs terres, les populations locales, notamment Baluba, Bambala, Yansi et Bayaka, ont compris les manigances derrière ces ventes de terres et se sont insurgées.
Néanmoins, la révolte des populations locales est souvent réprimée par les Bateke, le peuple propriétaire historique des terres, mais également par des forces obscures. Ces dernières se retranchent derrière les chefs coutumiers Teke, qui les manipuleraient pour chasser les Bayakas et les autres non-originaires installés depuis des décennies sur ces terres.
Cette guerre de territoire met en lumière les défaillances de l’État congolais, qui n’assure plus son rôle régulateur sur les terres congolaises, mais également l’absence de l’accord sur les statuts fonciers en RDC. Les populations locales sont ainsi lésées, voir spoliées, et les tensions sociales augmentent alors que les populations vivaient en harmonie jusqu’ici.
De plus, la crise de terres dans la région du Konga central, notamment à Kwamouth, s’inscrit dans une dynamique plus large de conflits ethniques qui menacent la stabilité dans le pays. Pour résoudre ces problèmes, il est urgent que les autorités congolaises réfléchissent à réformer les lois régissant les statuts fonciers pour éviter les conflits de terres, qui alimentent d’autres conflits, notamment les conflits politiques.