La situation politique en République Démocratique du Congo (RDC) continue de se détériorer à un rythme alarmant. La dernière manifestation de l’opposition organisée samedi dernier, le 20 mai, a été brutalement réprimée par les forces de l’ordre. Des leaders politiques, des manifestants dont des mineurs ont été arrêtés et maltraités, certains ayant même été visés par des balles réelles. La Condérence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) dénonce la complicité des policiers et de leurs milices qui ont distribué des armes et ont été autorisées par le gouvernement à agir de manière violente en toute impunité.
Dans un communiqué de presse, la CENCO déclare : « Pire encore, certains éléments de la Police nationale étaient porteurs des mêmes outils de violence qu’ils échangeaient visiblement avec des individus en tenue civile, dont certains portaient le dorsal B.S.U ou Brigade Spéciale de l’UDPS, Force du progrès. Avec une telle complicité affichée publiquement, on se demande si cette Brigade Spéciale n’est pas une milice officiellement entretenue ». Cette triste réalité révèle une réponse violente et hautement problématique du gouvernement face aux manifestations pacifiques de l’opposition contre les défaillances politiques et la corruption.
La CENCO condamne fermement cette violence et exhorte les autorités compétentes à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à cette série d’abus commis par des malfrats facilement identifiables. Elle appelle également le peuple congolais à ne pas céder à la peur et à faire usage de son pouvoir pour sanctionner tous les incompétents responsables de ces violences.
Cette escalade de la violence poussera-t-elle les Congolais à passer à l’action et à s’opposer de manière plus radicale au gouvernement ? Ou bien cela ne fera-t-il que renforcer la détermination de l’opposition à continuer de manifester pour la liberté et la démocratie ? Les réponses à cette question difficilement prévisible dans un contexte d’incertitude politique. Ce qui est certain, c’est qu’il est désormais temps pour le gouvernement de mettre fin à cette violence, d’enquêter sur les abus commis et d’assurer la sécurité de tous les citoyens de la RDC.