Article sur le licenciement collectif des agents de la Direction de la Communication de la présidence de la République
L’annonce du licenciement collectif des agents de la Direction de la Communication de la présidence de la République le 4 mai dernier a soulevé de nombreuses réactions. Dans un document parvenu à notre rédaction, les agents concernés ont exprimé leurs observations sur cette décision de compression du personnel opérée.
Aspect administratif : des motifs flous
La lettre de licenciement se contente d’évoquer comme motif du licenciement « des nouvelles dispositions prises »… sans plus de précisions. Les agents concernés ont pourtant accompli leurs tâches avec succès à la Cellule de Communication du président de la République. De plus, ils ont appris dans la même lettre la disponibilité du Cabinet à recourir en cas de nécessité à leur expertise. Ils en déduisent une injustice.
Aspect social et politique : la première institution du pays
La Présidence de la République est le cabinet de la première Institution du pays, en l’occurrence le Président de la République. La gestion de l’emploi doit se faire différemment des autres institutions en ce que la hiérarchie est censée savoir que lorsqu’on quitte une telle institution même avec ou sans félicitation, on a peu de chances, voire aucune, de trouver rapidement un emploi ailleurs. La couleur politique dont on devient forcément porteur en est la cause. Le parti présidentiel, l’Udps, promeut le Progrès Social dans sa dénomination et dans son projet de société. Tout licenciement doit donc obéir à certaines règles de bienséance.
Aspect budgétaire : des raisons véritables inconnues
Les raisons véritables du licenciement des agents sont inconnues. Des rumeurs évoquent des restrictions budgétaires. Si c’est le cas, il est indiqué de révéler que pour 23 agents, l’enjeu budgétaire susceptible d’être évoqué est de l’ordre de USD 28.750 par mois en moyenne, ce qui correspond à un décompte final de USD 172.500 pour les six mois d’indemnités de sortie représentant six mois de salaire. Ces six mois correspondent au laps de temps entre la date de licenciement et la date de lancement de la campagne électorale pour un scrutin prévu le 20 décembre 2023. En d’autres termes, on aurait pu garder les agents concernés jusqu’aux échéances électorales sans affecter l’enveloppe budgétaire de la Direction de la Cellule de Communication ni du Cabinet.
Conclusion : un licenciement brutal difficilement justifiable
Ces quelques observations annihilent tout argument devant justifier les restrictions budgétaires et/ou le nouveau recrutement. Les agents licenciés sont en droit de faire valoir leurs revendications auprès de la très haute hiérarchie car leurs collègues restés ne doivent pas se sentir en insécurité. Il est juste question d’éviter tout précédent pouvant faire jurisprudence.