Code de la famille : la fixation de la dot à 500 dollars risque de supprimer une pratique traditionnelle importante en RDC.

La proposition de loi visant à réviser le code de la famille, portant sur la dot, les fiançailles et la polygamie a suscité des débats houleux en République Démocratique du Congo. Le projet de loi prévoit notamment de fixer le montant de la dot à 500 dollars, sur suggestion du député Daniel Mbau Sukisa.

Bien que certains saluent cette proposition comme étant une mesure nécessaire pour lutter contre les dépassements et les dépravations, d’autres, comme Solange Masumbuko, estiment que la fixation du montant de la dot risque de supprimer un élément important du processus de mariage. Selon elle, la dot doit se discuter et ne peut être fixée arbitrairement.

« Le caractère symbolique de la dot chez les Bashi (groupe ethnique au Sud-Kivu) par exemple, ne pourrait pas donner lieu à une fixation. Deux familles se rencontrent, chacune cherchant le plus éloquent des porte-paroles. C’est un rendez-vous des arguments […]. C’est la rencontre entre ethnies, c’est toute la beauté de nos coutumes qui ne doit pas être supprimée. A ce niveau, nous pouvons analyser les mesures pour décourager les coutumes qui tentent d’outrepasser le côté symbolique », a déclaré Solange Masumbuko.

En d’autres termes, la fixation du montant de la dot envisagée par la proposition de loi risque de faire disparaître une pratique traditionnelle importante en République Démocratique du Congo, qui consiste en une rencontre symbolique entre deux familles. Ce sont de tels échanges qui renforcent la cohésion entre les familles et favorisent la transmission de notre patrimoine culturel.

Bien que la révision du code de la famille soit nécessaire pour lutter contre les dépravations et les dépassements culturels, cela doit se faire sans pour autant supprimer certains aspects symboliques de nos coutumes congolaises. Ainsi, les députés doivent veiller à préserver la beauté de nos coutumes tout en veillant à leur évolution pour un bien-être général de la société.