Dot en RDC : 500$ fixés par la loi, mais est-ce suffisant ? Les avis divergent.

La question des unions maritales en République Démocratique du Congo (RDC) est très souvent débattue. Récemment, une proposition de loi a été avancée par le député national Daniel Mbau suggérant la fixation de la somme de $500 pour la dot. Cela soulève une question : est-ce que la dot devrait seulement être une question d’argent ou cela devrait-il être discuté entre les deux familles concernées ? Des femmes interrogées par le desk femme d’Actualité.cd ont donné leurs opinions.

Charlotte Magana, une entrepreneure de 26 ans ayant fait des études universitaires, souligne que fixer la dot à $500, serait inapproprié. Elle estime que telle somme ne représente pas sa valeur, ni les investissements que ses parents ont fait pour elle afin de lui donner un avenir meilleur. Elle propose un montant d’au moins $1500 pour la dot.

Jeannette Omoyi, elle, pense que la dot ne devrait pas être liée au billet de banque. Elle suggère plutôt une liste de biens qui devrait être proposée éventuellement accompagnée d’une somme d’argent. Ainsi, cela permettrait d’ouvrir un dialogue entre les deux familles. Elle soutient également que l’Etat congolais ne devrait pas fixer de montant pour la dot, mais plutôt laisser cette question aux familles concernées.

Winnie Sakina, infirmière au centre de santé, se demande ce qui pourra être acheté avec une dot de $500. Elle souligne que les parents organisent la réception de la famille de l’époux (le mariage coutumier) grâce à l’argent de la dot. Elle indique que si la dot est fixée à $500, cela posera problème pour l’organisation de la réception, surtout si les congolais sont locataires, ce qui implique la location d’un espace pour la réception. Par conséquent, elle estime que la valeur symbolique doit être reconsidérée et que toutes les dépenses liées à la réception et au mariage coutumier doivent être évaluées avant de fixer le montant.

En ce qui concerne les fiançailles, Divine Mvuezolo, une caissière de trente ans dans un supermarché de Kinshasa, s’oppose à la proposition de limiter le temps des fiançailles à moins d’un an. Elle s’appuie sur son expérience personnelle pour affirmer que cela ne devrait pas être une exigence, car il n’est pas évident pour les hommes de réunir les moyens financiers en si peu de temps.

Pemba Déborah, une jeune commerçante de 23 ans, estime que fixer la somme de la dot à $500 serait une bonne chose pour encourager les jeunes à se marier. Elle se base sur l’observation selon laquelle de nombreux jeunes ne se marient pas avant l’âge de trente ans, car ils ne sont pas financièrement stables. Elle pense que cela réduirait le phénomène des unions libres en RDC.

Emmanuella Fungula, étudiante en deuxième licence de médecine à l’UPC, est favorable à cette proposition de loi et pense que cela réduirait également le nombre d’unions libres en RDC. Elle encourage toutefois l’utilisation de la monnaie locale (franc congolais) et la conversion du montant en francs pour faciliter la réunion de la somme.

En conclusion, la question de la dot et des unions maritales est complexe et nécessite une discussion ouverte et honnête entre les deux familles concernées. Fixer des montants précis peut être utile dans certains cas, mais ne résout pas nécessairement les problèmes liés à l’organisation de la réception et au mariage coutumier. Les dépenses liées à ces événements peuvent varier en fonction de chaque famille et il est donc important de discuter de ces questions au cas par cas.