« L’état de siège en RDC : deux ans après, la situation sécuritaire toujours aussi précaire »

L’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu en République démocratique du Congo a été décrété il y a deux ans par le président Félix Antoine Tshisekedi. L’objectif était de restaurer l’autorité de l’État dans une région en proie à une insécurité grandissante causée par les groupes armés locaux et les étrangers des Forces démocratiques et alliés (ADF).

Malheureusement, deux ans plus tard, la situation sécuritaire ne s’est pas améliorée, mais a plutôt empiré dans de nombreuses localités des quatre territoires sur les cinq que compte la province. Au cours des quatre premiers mois de l’année 2023, la société civile a enregistré au moins 473 civils tués, des centaines de maisons incendiées et des animaux domestiques pillés par des miliciens. Cette situation montre l’échec de l’état de siège et de son impact en matière de sécurité.

À l’approche du deuxième anniversaire de la mesure, les habitants ont exprimé leur souhait de voir lever l’état de siège et de revoir d’autres méthodes susceptibles de favoriser le retour de la paix. Selon certains habitants, les autorités militaires en place ont plutôt laissé les groupes armés se multiplier, montrant ainsi une attitude plutôt complaisante.

Outre l’impact négatif sur la sécurité, l’état de siège a également eu des effets positifs sur le plan infrastructure, avec la rénovation et la construction de plusieurs bâtiments importants. Toutefois, cela ne suffit pas à compenser la dégradation de la situation sécuritaire.

Bien que les animateurs de l’état de siège continuent de faire des efforts pour améliorer la situation, la société civile, les mouvements citoyens et les députés de l’Ituri réclament toujours la levée de la mesure inefficace. Face à la situation, il est nécessaire de mettre en œuvre des mesures plus efficaces pour retrouver la paix et la sécurité dans la région.