La 11ème édition du sommet de Bujumbura a eu lieu le 8 mai 2023 sous la supervision du président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, président sortant du Mécanisme de suivi de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région, signé en 2013 à Addis-Abeba, en Éthiopie. Le président Tshisekedi a appelé à une « évaluation lucide » de l’accord de 2013, soulignant que ce sommet avait pour but de faire le point sur les résultats obtenus et de mettre en place une réflexion en profondeur sur les étapes à venir.
La situation sécuritaire dans la région est préoccupante. Les massacrés de civils dans les provinces du Nord-Kivu, Masisi, et Rutshuru en RDC ont été commis par des mouvements armés terroristes. Selon le président Tshisekedi, la République du Rwanda a violé le pacte collectif en agressant et envahissant une partie de la province du Nord-Kivu en RDC sous couvert de soutenir le mouvement terroriste M23.
Bien que cette réunion se soit concentrée sur la situation sécuritaire, les représentants de l’Union Africaine (UA), de la Conférence Internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), présents lors de cette réunion, ont salué l’initiative de Félix Tshisekedi de mobiliser tous les acteurs pour une sécurité durable dans la région.
La pertinence de l’évaluation de l’accord de 2013 par tous les pays signataires de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région a également été soulignée. Les partenaires comme les institutions garantes de l’accord seront également impliquées dans cette évaluation. Les discussions ont également porté sur la nécessité de revitaliser l’accord et de développer une feuille de route permettant à tous les acteurs concernés de s’engager dans le travail d’évaluation et de revitalisation.
Enfin, les signataires ont appelé à une action rapide pour permettre une désescalade entre la RDC et le Rwanda, un soutien aux processus de Luanda et de Nairobi ainsi que la mise en place d’un accord pour le relancement de l’initiative. Une réunion sous la direction de l’UA sera organisée entre tous les acteurs de la région (politiques, diplomates, membres de la société civile et chercheurs) pour préparer un rapport à soumettre aux parties prenantes lors du sommet de Kampala en 2024.
En somme, il est important que les acteurs de la région des Grands Lacs travaillent ensemble et réfléchissent à la feuille de route à suivre pour maintenir la sécurité. L’évaluation stable de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région permettra aux pays signataires et aux partenaires de définir les actions concrètes à mener pour construire la paix et la sécurité dans cette partie du continent.