Bilan mitigé de l’état de siège en RDC selon le mouvement pro démocratie Lutte pour le Changement (LUCHA). Deux ans après l’instauration de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et d’Ituri, la LUCHA dresse un bilan désolant de cette mesure présidentielle. Cette organisation citoyenne déplore, en effet, l’inefficacité de l’État de siège qui n’a pas réussi à assurer la protection des civils.
En dépit des efforts des autorités nationales et de l’ONU pour mettre fin aux massacres des civils à l’Est du pays, les chiffres inquiétants avancés par la LUCHA montrent que l’activisme des groupes armés est monté en flèche. Le bilan humain est considérable avec plus de 5 450 Congolais tués depuis l’instauration de cette mesure exceptionnelle. La criminalité urbaine s’est accentuée dans presque toutes les villes du pays et les droits de l’homme ont été bafoués.
Concernant l’aspect sécuritaire, le mouvement citoyen regrette le mauvais fonctionnement de certains mécanismes mis en place pour endiguer l’insécurité en République Démocratique du Congo, notamment le programme DDR qui n’a pas été à la hauteur des attentes. En effet, les rebelles qui avaient déposé les armes ont repris le chemin de la brousse, faute d’une réelle prise en charge.
Au-delà de l’aspect sécuritaire, la LUCHA dénonce également la spoliation des espaces publics en ville de Goma, alors que certains particuliers s’approprient des parcelles appartenant à l’État congolais ou aux citoyens vulnérables, sous le soutien de certaines autorités politico-administratives en province.
Dans une série de recommandations, la LUCHA appelle à la levée de l’État de siège sur tout l’espace de son contrôle, au Nord-Kivu et en Ituri. Elle demande également aux Nations-Unies de mettre en place un tribunal pénal spécial pour la RDC et de réformer l’armée tout en s’attaquant aux défis relatifs à la gestion de la masse salariale.