Sommet de Bujumbura sur l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba : les défis de la deuxième décennie
Le 11e sommet du Mécanisme régional de suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba s’est tenu du 2 au 6 mai 2023 à Bujumbura au Burundi. Cette rencontre a vu la passation de témoin de Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo, à son homologue burundais, Evariste Ndayishimiye. Ce dernier entend faire de cette deuxième décennie de l’accord un tournant pour l’action et le changement. Il a appelé à la lutte contre la corruption, l’exploitation illicite des ressources naturelles, la résolution des problèmes des réfugiés et du chômage. Il a également appelé à libérer la République démocratique du Congo de toutes les forces négatives étrangères qui y sont implantées.
Le sommet de Bujumbura a été marqué par la présence de plusieurs personnalités, dont Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, Moussa Faki, le président de la Commission de l’Union Africaine, et Cyril Ramaphosa, le président sud-africain. La question de la paix et de la sécurité dans l’est de la République démocratique du Congo a été évoquée dans ce contexte.
L’accord-cadre d’Addis-Abeba a été signé il y a dix ans par onze pays et quatre institutions internationales et régionales. Cet accord vise la paix, la sécurité et la coopération en République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs. Il a été difficilement appliqué, en raison des défis que posaient tant les réformes à entreprendre en matière de sécurité, d’autorité de l’État et d’institutions dans les provinces de l’est du pays que l’engagement des pays de la région à respecter la souveraineté et l’intégrité de la République démocratique du Congo.
Dans ce contexte, la participation citoyenne peut être un élément clé pour garantir l’application de l’accord-cadre d’Addis-Abeba et bâtir un avenir plus juste et prospère pour tous les Congolais. Il est important de donner la voix aux exclus de la gouvernance, tel que le projet de Delly Sesanga pour la diaspora Congolaise, de prendre en compte les défis de la sécurité alimentaire et de la qualité des médicaments, et de contrôler les entreprises principales et sous-traitantes à Kinshasa. La mobilisation de la jeunesse et des femmes pour une agriculture durable et accessible à tous, ainsi que la résolution des problèmes de chômage et de réfugiés, sont également des défis à relever.
La deuxième décennie de l’accord-cadre d’Addis-Abeba doit ainsi être une décennie d’action, de changement et de participation citoyenne, pour une région des Grands Lacs plus prospère, plus sûre et plus unie.