La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) de la République Démocratique du Congo (RDC) a annoncé qu’elle allait lancer un appel à candidature pour constituer une équipe mixte composée d’experts nationaux et internationaux pour conduire la mission d’audit externe du fichier électoral conformément à son calendrier électoral. Cette annonce fait suite au refus de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) d’assurer l’audit externe du fichier électoral en RDC, ce qui pourrait avoir des conséquences sur le processus électoral.
La CENI a tenu à rappeler qu’aucune organisation internationale ou nationale ne détient le monopole de l’expertise en matière d’audit du fichier électoral, et que toutes recourent au service d’experts indépendants. Elle a également souligné que l’audit du fichier électoral fait partie des bonnes pratiques auxquelles elle se soumet volontairement. C’est pourquoi cet exercice est prévu dans le calendrier électoral et repris dans le Plan Stratégique et Opérationnel 2022-2026 de la CENI.
La RFE (Révision du Fichier électoral) est cette fois-ci réalisée par la mutualisation des efforts et des ressources avec l’Office National d’Identification de la Population (ONIP) pour la constitution d’un registre de l’état-civil congolais. La CENI attire l’attention sur la nécessité de traiter cette base de données avec toutes les précautions en termes d’exigence par rapport à l’indépendance de la CENI, à la souveraineté et à l’intégrité nationales, et à la protection des données personnelles.
L’OIF avait, du 6 au 25 mai 2018, audité le fichier électoral de la CENI par une analyse qualitative et quantitative des données en vue d’identifier ses forces et ses faiblesses. Pour ce cycle électoral, la CENI avait déjà entrepris des démarches pour solliciter l’expertise de l’OIF pour l’audit du fichier électoral. Cependant, compte tenu du délai proposé par la CENI, l’OIF a justifié sa décision de ne plus être en mesure d’assurer l’audit externe du fichier électoral en RDC, ce qui pourrait susciter des contestations de l’opposition ainsi qu’engendrer des crises post-électorales.
Malgré cette impasse, la CENI continue de nettoyer le fichier électoral et de consolider les données, le calendrier électoral prévoyant un audit externe du fichier du 15 au 20 mai, soit cinq jours. Le processus électoral en RDC est donc à suivre de près, car la réussite de ces élections est essentielle pour la stabilité du pays et de la région.