« Denis Mukwege dénonce l’inaction de la communauté internationale face à la crise en RDC »

Les murmures récurrents des violences en République Démocratique du Congo alimentent les inquiétudes de la communauté internationale, du peuple congolais et d’éminentes personnalités de la société civile du pays. Le Prix Nobel de la paix, Dr. Denis Mukwege, célèbre gynécologue congolais, s’est joint à cette voix collective en dénonçant la « complicité et l’inaction de la communauté internationale » face à la crise politico-sécuritaire actuelle en RDC. Son message, exprimé à l’occasion du deuxième anniversaire de l’Accord-Cadre pour la paix signé en 2013 à Addis-Abeba, appelle à abandonner l’indifférence pour agir de manière urgente et significative afin de briser le cycle de violence qui accable la RDC depuis plus de deux décennies.

Denis Mukwege exhorte fermement la RDC, ses partenaires et la communauté internationale à mettre en œuvre des mesures innovantes pour résoudre les causes profondes des conflits à l’Est du pays; notamment l’exploitation illégale et la commercialisation de richesses minières ainsi que la culture de l’impunité. Une restructuration des institutions et une protection accrue de l’état de droit sont primordiales.

Le Dr Mukwege, qui réside dans l’Est de la RDC, a été témoin de la maltraitance et de la violence qui sont devenues endémiques dans la société congolaise. Sa clinique Pansi offre un refuge pour les femmes victimes de viols et d’autres formes de violences sexuelles. Dans son message, il exhorte toutes les nations à agir pour aider à mettre fin à cette crise :

« La stabilité au cœur de l’Afrique est essentielle pour la paix et la sécurité internationales, mais aussi pour l’économie mondiale et la transition énergétique (…) Il est urgent de mettre un terme aux agressions récidivistes des pays à la base de la déstabilisation de la RDC en utilisant le recours à un régime de sanctions et de conditionnalité de l’aide. Les pays et les institutions partenaires de la RDC, notamment les co-garants de l’Accord-Cadre, ne peuvent plus tolérer ces violations flagrantes du droit international sans réagir. »

Au gouvernement congolais, Denis Mukwege a rappelé l’urgence de mettre fin à « l’indignation sélective, à l’humanisme à géométrie variable et aux politiques de double standards » qui entraînent un déficit de confiance et de crédibilité dans les institutions internationales et le multilatéralisme ; afin que l’état de droit prôné par Félix Tshisekedi soit respecté au niveau international.

Le Dr Mukwege conclut en affirmant que « le chemin de la paix est possible », mais cela nécessite une politique concertée qui favorise la sécurité, la responsabilité et la justice et qui garantit le respect des droits de l’homme.

Il est nécessaire de prendre soin non seulement de la RDC, mais de toutes les personnes touchées par la crise. Plus que jamais, nous devons travailler en collaboration pour briser la chaîne de la violence qui a balayé la RDC.