Kinshasa et Kigali: 4 informations simples pour comprendre la fin de la lune de miel diplomatique

L’élément déclencheur

Le gouvernement congolais vit déjà depuis plus de 100 jours sous le stress de voir la ville de Bunagana, comme-ci ce n’était pas suffisant, Le M23 (« Mouvement du 23 mars »), une ancienne rébellion tutsie qui a repris les armes fin 2021 a décidé que Bunagana était insuffisant, le samedi 29 Octobre ce mouvement rebelle décide d’avancer un peu plus et s’emparer des deux villes Kiwanja et Rutshuru-centre, situées dans la province du Nord-Kivu.

La réaction du gouvernement congolais

Félix Tshisekedi, le président de RDC, a dirigé à Kinshasa « une réunion élargie du Conseil supérieur de défense », pour évaluer la situation après « une série d’attaques » menées par le M23 « appuyé par l’armée rwandaise », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, dans un communiqué lu à la télévision officielle.

Par conséquent, a-t-il ajouté, « le Conseil supérieur de défense demande au gouvernement d’expulser dans les 48H suivant sa notification M. Vincent Karega », ambassadeur du Rwanda en RDC, du fait notamment « de la persistance de son pays à agresser la RDC ».

Face à cette rupture diplomatique, la réaction du gouvernement de Kigali ne s’est pas fait attendre, dans un communiqué officiel, il déplore la réaction de Kinshasa.

Pour le Rwanda l’incapacité de sécuriser le Congo ne concerne aucunement le RWANDA, traitant diplomatiquement le gouvernement congolais d’incompétent.

Cette rupture diplomatique symbolisé par l’expulsion de l’ambassadeur du Rwanda en RDC a été salué par l’opposition et la société civile qui exigeait depuis quelques mois déjà la rupture diplomatique complète avec le Rwanda.

La réaction de l’ONU

Si la question de la présence de l’ONU sur le sol congolais est devenue avec les années un épineux débat parce que la mission de protéger les civils semblent être au-dessus de leurs moyens, en ce qui concerne cette nouvelle tension, la Monusco, a déclaré avoir relevé le statut d’alerte de ses troupes face à l’offensive du M23. Elle s’est déployée en soutien aérien, le renseignement et d’autres équipements dans le cadre de leur appui aux FARDC.

Les populations en proie à la guerre espèrent que ce n’est pas une énième déclaration médiatique juste pour apaiser les esprits

La réaction de l’Union Africaine

L’Union africaine, l’Union européenne et l’ONU insistent pour que les organisations régionales dont la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (la CIRGL) s’impliquent dans la résolution de cette crise entre la RDC et le Rwanda, toutefois il faut retenir qu’aucune sanction au niveau africain n’a été mise en place et cela depuis bientôt 20 ans. On ne compte plus le nombre d’accords non-respects pour ramener la paix. Le dernier en date c’est l’accord de luanda, En effet, Le président Lourenco avait reçu mandat de faire la médiation entre la RDC et le Rwanda, dans ce cadre, il continue ses efforts dans les circonstances d’aujourd’hui. D’ailleurs 24 heures après l’annonce de la décision, Félix Tshisekedi a reçu le 30 octobre 2022 Téte António, ministre angolais des relations extérieures, l’émissaire envoyé par le président angolais João Lourenço. Le diplomate devait échanger avec le Chef de l’Etat congolais sur l’évolution de la situation dans le territoire de Rutshuru et transmettre au président congolais une correspondance du président João Lourenço.

En conclusion, nous devons retenir que la fin de la lune de miel diplomatique n’est qu’un début qu’il faut corser le jeu face à un ennemi qui est dans le déni totale de la réalité.

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