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Présentation de l’histoire vraie de Diego Cao.
Tout d’abord il faut reconnaitre qu’au Congo tout le monde connaît le nom de Diego Cao.
Tous les livres d’histoire racontent les prouesses de ce jeune marin qui découvrit l’embouchure du fleuve Congo. Cependant peu d’africains en générale et des congolais connaissent cette version de l’histoire.
Devoir de mémoire oblige.
Dans ce récit nous allons raconter le plus simplement possible l’histoire de Diego Cao.
En commençant par ses voyages, tout en remontant vers les origines de la traite des noirs.
Rappel historique :
Dans notre article « Ces guerres ethniques et tribales Congolais qui font le Bonheur des autres (Cas des Hema et lendu) » que nous vous invitons à redécouvrir, vous remarquerez que les peuples vivaient en harmonie jusqu’à l’arrivée du colon belge en 1880.
Cependant il faut souligner que si les colons belges sont arrivés en 1880 au congo.
Les premiers contacts avec les européens ont eu lieu 400 ans plus tôt vers 1482 avec le portugais Diego Cao.
Voici une lecture africaine de quelques points clés faits sur Diego Cao et son aventure africaine.
L’enlèvement orchestré par Diego Cao
Il est important de signaler que quand Diego Cao arrive au Kongo.
il capture rapidement quelques otages et repart rapidement au Portugal.
C’était donc un petit kidnapping tranquille, vite fait qui allait servir pour la suite.
Les frères africains reconvertis
Trois ans après en 1485, il revient en Afrique avec ses otages cette fois.
Mais il y a une chose fondamentales qui a changé.
Les anciens otages font le voyage avec lui comme ambassadeurs, non pas comme esclaves.
Leur mission consiste à établir une connexion avec le royaume Kongo et faciliter la coopération.
La mission de liaison fut un succès énorme vu que cette fois-ci, il n’a pas eu besoin de prendre des otages.
Nombreux locaux y compris des nobles Kongo ont accepté de partir volontairement vers l’Europe.
Le mariage scellé du Royaume Kongo et de Diego Cao
Lors du troisième voyage de Diego Cao en 1487.
Le roi kongo Nzinga Nkuvu lui-même va envoyer le leader spirituel Kongo y compris des notables de haut rang du royaume au Portugal.
En 1491 Ruy de souza conduit la première mission diplomatique portugaise.
En moins de 10 ans le mariage entre le peuple Kongo et le Portugal été scellé.
Le roi Kongo Nzinga nkuvu accepte même de se faire baptiser au nom de Joao 1er avant de faire un rétropédalage vers son nom traditionnel suite à la pression de ses frères Kongo.
Le fait que son successeur, son propre fils porte le nom d’Afonso est révélateur.
Jadis homme libre, les sujets Kongo partent dorénavant en tant que esclaves au Portugal.
La grande période de la traite des Noirs au Kongo
Plus de 5000 esclaves par année prenaient les bateaux.
Ce chiffre est passé à 15000 esclaves par an vers les années 1600.
Près de 100 ans après la première venue de Diego Cao, les africains étaient devenus des marchandises.
Il est important de noter que ce sont les portugais qui furent les premiers à lancer un nouveau commerce des esclaves noirs en 1442. Le premier négrier ramena du golfe de guinée 263 africains.
Certes le jeune Diego Cao n’était qu’un enfant pendant cet évènement mais en 1482.
Il était assez grand et savait ce qu’il cherchait quand il découvrit « l’embouchure du fleuve du Kongo ».
En effet, le jeune Diego entre dans la marine à 14 ans.
Il devint capitaine à 30 ans et débarque au Kongo quand il avait environ 32 ans.
Souvenez-vous de son attitude lors de son premier voyage.
il kidnappe quelques africains pour ramener au Portugal.
Certainement comme échantillon de sa découverte ou de la marchandise.
Les esclaves du Kongo étaient très cotés sur les marchés.
Ils étaient un peu comme les IPhone ou Samsung dernier cri de l’époque.
Un peu comme des gadgets haut de gamme que les maitres européens devaient avoir impérativement pour leur affaire.
Pendant deux siècles les portugais ont gardé le monopole de la traite des noirs.
Avec la mondialisation comme pour toutes les batailles commerciales, les autres pays emboitent le pas pour concurrencer le Portugal.
Il faut garder à l’esprit que c’est ce commerce qui a donné plus tard naissance à la colonisation.
Conclusion :
A l’attention de tous la question est posée.
Celle de savoir comment le peuple africain doit se souvenir de ce personnage historique ?
Diego Cao, comme l’explorateur qui a découvert l’embouchure du fleuve Congo.
Alors qu’il a trouvé le peuple Kongo déjà sur cette terre ?
Ou bien Diego Chaos le portugais qui a amené le commerce d’esclaves noirs aux portes du royaume Kongo.
N’hésitez pas à partager cette question à tout congolais et africain autour de vous parce qu’il est temps de réécrire notre histoire.
Sources: “The Democratic Republic of Congo Between Hope and Despair” by Michael Beibert